#, késako ?

Publié le 21 janvier 2014 par Loeilaucarre @loeilaucarre

Petit à petit les hashtags font leur nid sur le web. Mais que sont-ils ? Et d’où viennent-ils ? Levons le voile sur ce petit symbole fort pratique sur les réseaux sociaux, à la fois pour communiquer mais aussi pour rechercher des informations.

Composé de deux mots anglais, « hash » qui signifie dièse ou croisillon et « tag » que l’on peut traduire par « étiquette », le hashtag a été rebaptisé « mot dièse » par la commission générale de terminologie et de néologisme français (rien que ça) en janvier 2013. Sans grand succès auprès des internautes français pour ne rien vous cacher. Le fameux croisillon est aussi appelé « petit carré » au Québec et en Belgique, mignon n’est-ce pas ?

Tour à tour utilisé en musique puis comme symbole pour désigner la livre comme unité de mesure (au 14e siècle), le dièse réapparaît en 1870 avec l’invention du premier alphabet télégraphique. Au 20e siècle, le « # » devient la touche dièse de nos téléphones et est utilisé dans plusieurs langages informatiques. En 1988, il est finalement intégré dans le protocole de communication IRC (ou Internet Relay Chat ) qui est à la base de différents systèmes de discussion sur Internet.

C’est bien plus tard, en 2007, que Chris Messina propose d’insérer le hashtag dans les messages publiés sur Twitter.

Finalement, le fameux hashtag tel qu’on le connaît aujourd’hui fait son apparition en 2009 lorsque Twitter décide de l’intégrer pleinement à sa plateforme. Instagram, Google + et Facebook suivront respectivement en 2011, 2012 et 2013.

A quoi servent les hashtags ?

En deux mots, les hashtags permettent de contextualiser et d’indexer les contenus postés sur Twitter, pour ensuite faciliter leur recherche. Plus concrètement :

  • Le # pour contextualiser nos messages : le hashtag, c’est un peu comme si on mettait un coup de stabilo (merci Mariannig pour cette métaphore) sur LE mot clé qui compte dans le tweet qu’on publie. Et ça tombe bien, comme on n’a que 140 caractères, le hashtag nous permet d’économiser un peu plus de place.
  • Le # pour indexer nos messages : le hashtag permet non seulement d’ajouter du sens à nos tweets (cf ci-dessus) mais aussi de les indexer sur Twitter, pour mieux les retrouver ensuite.
  • Le # pour rechercher des messages : grâce au hashtag, on peut retrouver plus facilement les tweets indexés au préalable sur le réseau social. Essayez avec le mot clé « veille » par exemple, avec ou sans #. Sans hashtag, les résultats seront moins pertinents, avec des contenus contenant le mot « veille » comme « demain la veille » ou « mon ordi est en veille »…

Et comme les médias sociaux sont aussi des espaces où l’humour et la dérision sont rois, les internautes ont repris le hashtag à leur sauce. Par exemple, à l’occasion du départ de Gérard Depardieu pour la Russie, bon nombre de posts ont été tagués du #JeDemandeLaNationaliteRusse.

D’autres internautes ont, comme qui dirait tendance à abuser du hashtag (on est d’accord, trop c’est trop) :

Le hashtag, un phénomène de mode « so 2013 »?

Face au succès du #, d’autres réseaux ont adopté ce petit symbole tels qu’Instagram, Google et Facebook. Comme sur Twitter, les hashtags permettent de contextualiser et d’indexer les contenus.

Mais on peut s’interroger sur l’utilité des hashtags, notamment sur Facebook. Car sur Twitter, c’est bien de l’information (des actus, des niouzes fraiches et en constant mouvement) qu’on publie, alors que sur Facebook… disons que les contenus relèvent davantage de « l’infotainment ». En bref, sur Twitter on cherche davantage à s’informer qu’à se divertir, d’où l’intérêt du mot-dièse.

A l’inverse, sur Instagram, une application mobile-réseau social de partage de photos, le « mot dièse » a trouvé sa place. Ici, le hashtag a une vocation plus humoristique (#loirepower pour parler des vins du Pays de la Loire par exemple) mais aussi informative en apportant des précisions supplémentaires sur le contexte dans lequel a été prise la photo (#Rennes #fetedelabiere).

Enfin, Google a récemment ajouté le # à sa panoplie de fonctionnalités de recherche avancée. Aujourd’hui balbutiante, ce complément aux autres opérateurs de recherche a son intérêt : dans une requête on pourrait souligner le mot clé le plus important (outil « médias sociaux » #veille par exemple, pour rechercher un outil de veille sur les médias sociaux). Mais pour le moment, les résultats proposés par le moteur manquent, à mon sens, de pertinence.
Certaines mauvaises langues expliquent l’ajout du # par Google comme un moyen supplémentaire de mettre en avant son réseau social, Google+… ah bon ?

Pour conclure

En définitive, le hashtag est bien plus qu’une mode et devrait faire des petits sur le web, à l’image de ces nouveaux outils tels que Tagboard et Hstags, qui proposent des services à valeur ajoutée autour du « mot dièse ».

Et c’est bien là le problème de Facebook notamment : en tentant de copier-coller le hashtag tel qu’il est utilisé sur Twitter, on voit mal l’intérêt du # sur ce réseau, tellement différent de Twitter (dans son format, dans son mode opératoire, dans l’usage des internautes…)

Pour autant, on vous recommande chaudement d’user et d’abuser de ce « petit croisillon », qui vous permettra non seulement d’ajouter votre touche personnelle au contenu que vous diffusez, mais aussi de l’archiver pour qu’il puisse être retrouvé par les internautes ET les moteurs de recherche.