L’INSEE vient de nous le révéler. Et on n’est pas surpris. Saint-Etienne et la Loire continuent leur pente descendante sur les flux migratoires. En clair, saint-etienne perd des habitants qui s’en vont s’établir dans les alentours. Soit ! Pourtant, le classement de « changer de ville » casse cette image d’Epinal d’une ville à fuir : la ville arrive en tête des villes de moins de 200 000 habitants auprès de la communauté de ceux qui souhaiteraient changer de ville et de vie. Entretien à propos de ce gap avec Cyril Esnos gérant de « Changer de ville ».
Changer de ville s’est invité dans la campagne des Municipales à Saint-Etienne. Etait-ce un objectif ?
Pourquoi Saint-Etienne sort-elle en tête ?
Il se trouve que Saint-Etienne obtient ses meilleures notes sur les critères qui représentent le poids le plus important dans la note globale : cout de la vie, indice de sécurité, facilité de logement, facilité de déplacement, environnement naturel. Les notes obtenues par Saint-Etienne sur ces 5 critères sont : Coût de la vie ; 71/100 ; Indice de sécurité : 72/100 ; Facilité de logement : 77/100 Facilité de déplacement : 60/100 Environnement naturel ; 67/100
En revanche, si les internautes de « changerdeville » avaient plébiscités les critères « tradition gastronomique » (26/100), « patrimoine historique » 48/100, densité de l’offre de loisirs (53/100), densité de l’offre culturelle( 54/100), capacité de l’accueil de petite enfance (48/100), ou Possibilités études après bac : 52/100 Saint-Etienne ne serait pas dans le Top 10 des villes moyennes.
Quelle est votre méthode ?
Nous développons notre outil depuis 3 années. Notre objectif est d’aider et d’accompagner les gens à mieux vivre un déménagement en leur offrant à partir de leurs priorités un classement pondéré des villes. Pour établir notre outil, on a travaillé avec un laboratoire en sciences humaines de Montpellier pour identifier les critères de choix d’une ville . Ndlr Marcopolis a signé des conventions de collaboration avec le laboratoire en psychologie sociale de l’Université de Montpellier III et le laboratoire en NTIC de l’Ecole des Mines d’Alès (Armines). L’entreprise est accompagnée par les incubateurs LRI et Alter’Incub). On croise ces critères avec des bases de données objectives accessibles, des indicateurs comparables de villes à villes ( INSEE, ministères, immobilier, indices du cout de la vie renseigné par relevés ). « Choisir sa ville » va afficher les 10 à 15 villes les mieux adaptées à vos aspiration. Quand on est senior par exemple on ne recherche pas les mêmes services ni environnement dans une ville que quand on est cadre actif.
Comment on passe de l’outil d’aide à la décision au sondage grandeur nature ?
Notre outil générique pondère en fonction du sondage grandeur nature de la communauté « changer de ville ». Aux termes de 3 années, il ressort que les critères à qui les internautes ont accordé le plus d’importance dans le choix d’une ville sont 1/ le coût de la vie2/ Indice de sécurité 3/Facilité de logement 4/ Facilité de déplacement 5/ Environnement naturel
Traditionnellement, ce sont les classements du Point et de l’Express qui faisaient ce baromètre. Quelles sont les différences ?
Pour l’internaute qui utilise notre outil, le classement va être spécifique et répondre à ses aspirations personnelles. Ceux du Point et de l’Express sont génériques. « Changer de ville » est un outil d’aide à la décision. Les bases de données et les critères sont sensiblement les mêmes. La différence est la pondération des critères basée sur le retour de notre communauté.
Quel est votre corps de métier et votre marché ?
Nous sommes sur un marché des « acteurs du changement de vie ». Or c’est un marché et une cible très volatiles : le changement de vie concerne une personne ou un foyer à un moment particulier de sa vie. C’est une cible mouvante, difficile à capter mais qui a de gros besoins de consommations d’installations.Or ces changements de vie intéressent de nombreux métiers et professionnels : immobiliers, offre éducative, offres d’emplois, services. Nous avons développé plusieurs sites ( www.marcopolis.fr, mobility-test.com, changerdeville.fr) et passé des accords commerciaux avec des entreprises de ce parcours de vie. Nous sommes en phase de tests.
Propos recueillis par Jean-Pierre Jusselme.
Point de campagne
Maurice Vincent « Notre patrimoine c’est notre culture »
Lundi 20 janvier, Maurice Vincent donnait quelques lignes de son programme avant d’annoncer une série de rendez-vous dans les quartiers.
Dans le classement de « Changer de ville », Saint-Etienne apparaît en tête de liste sur les villes moyennes de moins de 200 000 h. Or deux signaux très faibles qui sont la gastronomie et le patrimoine. Comment améliorer ces deux signaux faibles ?
Il faut faire avec notre histoire. Nous ne sommes pas Bordeaux ni Rouen en termes de bâtiments historiques. Nous avons des patrimoines difficiles à gérer comme celui du sous-sol minier (sourire). Nous avons fait classer le site du Puits Couriot. On peut jouer aussi de l’imaginaire et de l’histoire autour du stade. La ville est ville d’art et d’histoire comme label. Il y a d’autres formes de patrimoine comme le patrimoine culturel et là notre Cité peut jouer d’un état d’esprit d’accueil et de convivialité. Nous avons une gastronomie populaire et roborative. La rapée est emblématique de cette cuisine. Il y a quelques chefs comme Pierre Gagnaire, Roure ou Régis Marcon à saint-bonnet du Froid. Le départ de Gagnaire a été mal vécu. Il faut sans doute travailler cela aussi.
Propos recueillis par Jean-Pierre Jusselme