La théorie du complot n’est pas une nouveauté. Elle existe au moins depuis le XVIIe siècle au sein de la Couronne Britannique. Un siècle plus tard, la Révolution française, d’après l’Abbé Barruel qui lance la rumeur, n’était que le fruit d’une conspiration antichrétienne. Les protocoles de Sion, apparus au début du XXe siècle, l’homme sur la Lune, les trainées de condensation des moteurs des avions à réaction, l’extraterrestre de Roswell sont autant de sujets qui ont donné lieu à des rumeurs de complots. Plus près de nous, le drame terroriste du 11 Novembre 2001 a également suscité l’idée qu’il s’agissait d’un complot. Dès 2002, Thierry Meyssan a publié « L’Effroyable Imposture », suivi par d’autres auteurs, pour qui les attentats auraient servi de prétexte à l’administration Bush pour modifier la politique intérieure et extérieure des USA et pour faire accepter aux Américains la guerre en Irak et en Afghanistan. Certains, aujourd’hui, diffuse l’idée que les hommes politiques français sont le jouet d’une société secrète appelée « Le Siècle » qui a son homologue aux USA, « La French American Foundation ». Le dernier avatar du complot universel est personnalisé par monsieur Dieudonné M’Bala M’Bala qui instille peu à peu l’idée, qui n’est pas neuve, que les juifs se sont organisés pour diriger le monde. Si l’on cherche à classifier ces théories, on peut en distinguer deux types : les théories racistes et les théories de prise de pouvoir. Les premières tentent d’accréditer l’idée que l’Etat officiel est au service de minorités qui cherchent à prendre le contrôle de la nation blanche et généralement chrétienne. Les secondes cherchent à faire croire que de riches et puissantes organisations internationales, secrètes ou non, tentent d’imposer un nouvel ordre mondial. Le danger actuel de ces théories du complot est leur diffusion immédiate sur Internet qui agrandit considérablement le nombre des sectateurs de celles-ci. Il est plus facile de diffuser une fausse information que d’en arrêter les effets, ce qui explique que ces théories perdurent très longtemps après leur apparition. Il en est de même pour les lanceurs d’alertes. Le savoir est aujourd’hui parcellisé à cause du développement scientifique dont la complexité grandissante empêche de maitriser la totalité des savoirs. Cette parcellisation a pour conséquence immédiate que la véracité objective d’une alerte est de plus en plus douteuse. C’est le cas actuellement des soi-disant effets des antennes de téléphones portables. Conscient de la difficulté d’être complètement objectifs, les lanceurs d’alerte font, de plus en plus souvent, appel au principe de précaution qui n’est que l’aveu d’une connaissance très incomplète du problème. C’est ainsi que l’on fait, de plus en plus, appel à ce principe (nucléaire, ondes radio, OGM, nanotechnologies, cellules souches, gaz de schistes, …) ce qui le rend dangereux pour la recherche, l’innovation, le progrès, l’économie. Ainsi donc, la dangerosité de ce principe en appelle à sa propre suppression.