- que certains chiffres parlent à certaines personnes, et pas seulement à celles qui ont l’oreille en forme de calculatrice, ce qui, je vous l’accorde, est toutefois assez rare. Néanmoins, un numérophile ou un numéromane, même si aucun d’eux ne trouve ni place ni grâce dans le dictionnaire, vous dira que ces chiffres forment des nombres qui rythment sa vie, et qu’il a besoin d’eux, pour vivre. Et puis, certains jours, à certaines dates, parce que certaines dates tombent certains jours, il y a une combinaison de chiffres, de nombres et de dates qui étirera avec un bonheur plus qu’infini les commissures labiales d’un scripteur pour vous assez peu inconnu. J’aurais pu parler des déboires d’un président, d’une étude universitaire, de biens, de maux, de tout et de rien, mais j’ai autre chose à faire aujourd’hui !
- que si je vous dis zuit, vous penserez peut-être que j’ai ajouté un i inutile de manière involontaire et accidentelle. A ceux que cette pensée aurait traversés, je dis ceci : il n’y avait aucune raison, ce jour, oh non aucune, pour que je vous dise zut. J’ajoute cela : si j’avais voulu exprimer ma pensée de cette manière, j’aurais plutôt emprunté le mot de Cambronne. Mais comme mon intention était autre, lorsque j’ai dit zuit, j’ai pensé : 18, pour citer ce nombre-date, oubliant un instant mon costume de chroniqueur pour n’apparaître que père souriant aux yeux perlés. J’aurais pu parler de la vie passionnante des people qui ne le sont pas trop, d’une universitaire étude, de biens, de maux, de tout et de rien, mais j’ai autre chose à faire aujourd’hui !
- que le jour où son plus grand enfant a 18 ans, certains prennent un coup, comme ils disent. D’autres le boivent. Quelques-uns regardent en arrière, puis en avant, et devant et derrière, et derrière et devant, entre nostalgie et bel espoir de tant à venir. Les images se bousculent dans leur tête, et ça se voit, sur leur visage. Observez le smiley le plus souriant que vous ayez sous la main ou sur l’ordi, et vous aurez une idée exacte de ce que l’anniversaire de ma fille crée en moi, vous aurez une idée exacte de ma joie visible, la vision exacte du coin gauche de ma bouche près de mon oreille gauche, du coin droit près de mon oreille droite. J’aurais pu parler de faits divers d’hiver, étude universitaire d’une, de biens, de maux, de tout et de rien, mais j’ai autre chose à faire aujourd’hui !
samedi 18 janvier 2014