Long week-end oblige, je continue sous forme de feuilleton la publication d'un long article sur la bande dessinée et l'univers politique français. Même en plusieurs parties, cela ne se veut pas exhaustif du sujet. Vos commentaires et réactions sont les bienvenus. J’ai abordé la politique française nationale dans les 2 premiers épisodes.
Alors pourquoi s’arrêter au niveau national ? Paris donne l’exemple. Le candidat Bertrand Delanoë adopte un site web avec un dessin de bâtiments de Paris en image de fond, véritable décor BD. En pointe dans ce domaine, il a d’ailleurs proposé la création dans le 20ème à la Porte de Montreuil ou dans le 13ème arrondissement la construction d’un Cité des Arts Graphiques offrant une large place à la bande dessinée. Les municipales ont donné, sauf erreur, l’occasion d’un seul album paru au Seuil, décidemment très en pointe dans ce domaine. Intitulé Monsieur Bertrand, l’album plutôt sympathique, écrit encore par un journaliste, Thomas Bauder, et dessiné par François Warzala, raconte la vraie vie du maire de Paris, bourrée d’anecdotes sur le maire de la capitale.
L’idée de communiquer aux électeurs sous forme de bande dessinée ou d’illustrations dessinées a d’ailleurs été utilisée à Lyon et à Aix-en-Provence notamment. Dans la capitale des Gaules, la candidate socialiste du 6ème arrondissement Heidi Giovacchini a confié à un jeune dessinateur allemand, Ernest, le soin de mettre en image sa campagne électorale. Réalisé à partir de photos comme un reportage, le résultat a été mis en ligne dans le blog de la candidate. Pari réussi puisque la candidate a été élue 2ème adjointe au Maire de Lyon, en charge des Droits des Citoyens et de la vie Urbaine.
A Aix en Provence, aux portes de Marseille, moins de chance pour Michel Pezet, le candidat socialiste à la mairie. Il avait pourtant eu l’idée de présenter sa profession de foi avec des vignettes illustrées parJérôme Presti. Ce dernier, co-auteur des voyages de Loïs à Versailles dans la collection Jacques Martin s’était laissé convaincre de donner vie au projet du candidat et de le rendre accessible. Il avait notamment été séduit par « son projet de couverture de l'autoroute, qui aurait permis de gagner du terrain sur l'espace perdu et de faire un projet ambitieux, un peu à la Schuiten et Peeters ». Deux auteurs qui donnent d’ailleurs leur vision de la ville et qui participent indirectement au débat de société.