Lire et écrire m'a fait découvrir à quel point il était
difficile de comprendre une œuvre. Comme beaucoup de gens ont écrit, le temps
que l'on peut leur consacrer est nécessairement limité. En outre, comment
savoir a priori s'ils méritent un
effort ? D'où une bizarre injustice, d'un côté quelqu'un qui met sa vie dans
son œuvre, de l'autre un lecteur qui traite le don de cette vie avec
indifférence, voire mépris. (Et qui croit ainsi montrer sa capacité supérieure
de jugement !)
Le travail que m'a amené à faire ce blog est utile. Pour
pouvoir résumer les livres que je lis, je dois faire plus que les lire
passivement. Je dois les interpréter. Ce qui fait surgir au moins des
hypothèses sur leur sens. Si l'auteur est encore vivant, je les teste.
Jusqu'ici mon interprétation a tapé plutôt juste.
Reste le cas des auteurs morts. Il est d’autant plus
compliqué que des gens comme Max Weber ou Hannah Arendt ont fait une œuvre
d’une ambition bien supérieure à celle de nos contemporains. Il me semble que
pour parvenir à la saisir, il faut identifier le problème qu’ils ont voulu
traiter, et les concepts qu’ils ont utilisés pour cela. Une fois que la
clé de décryptage est trouvée, le texte devient clair. Avant cela, ce n’est que
des mots.