Au-delà de la perspective d'une disruption de mécanismes économiques et financiers séculaires (qui reste tout de même hypothétique, à ce stade), elle constitue également un indiscutable stimulant pour nombre de sociétés, jeunes et moins jeunes, qui rivalisent d'idées pour son utilisation. C'est le cas notamment de SmartMetric, dont la carte de paiement bitcoin qu'elle vient de dévoiler met l'intégralité de son savoir-faire au service de la cryptomonnaie.
L'objet est avant conçu comme un espace de stockage « offline » (hors connexion réseau) des avoirs de son propriétaire. Cette sorte de coffre-fort de poche, qui héberge aussi un micro-ordinateur complet (avec processeur ARM et 8 à 128 Go de mémoire), dispose d'interfaces aux standards des cartes de paiement, avec ou sans contact (EMV et NFC), et est protégée par un dispositif biométrique intégré qui en verrouille l'accès tant que l'empreinte digitale de l'utilisateur n'a pas été vérifiée.
Reliée à un PC ou à un smartphone via un connecteur USB ou une liaison NFC, la carte permet de gérer les bitcoins qu'elle contient et, par exemple, les transférer à travers le monde. En mode autonome, elle prendra en charge les échanges d'argent entre particuliers (« P2P »), grâce à sa puce sans contact. Ses concepteurs imaginent ainsi une utilisation dans le commerce de proximité, voire, dans une vision futuriste, le retrait d'espèces (et autres opérations) sur les GAB (« Guichets Automatiques Bancaires »).
Comme beaucoup d'autres, l'annonce de SmartMetric est essentiellement opportuniste : elle cherche à profiter de l'effet de halo du bitcoin pour mettre en avant une technologie qui peine certainement à convaincre sa cible prioritaire (les institutions financières). Elle a tout de même le mérite de présenter un cas d'usage intéressant, bien qu'il reste toujours surprenant de voir adapter à une innovation 100% numérique un concept historique (et probablement voué à disparaître un jour) tel que la carte de paiement.