Café des Abattoirs par Patrick Faus
: cuisine banale
: cuisine d’un bon niveau
: cuisine intéressante et gourmande
: cuisine de haut niveau… à tous les niveaux
: cuisine exceptionnelle
… l’ambiance c’est plutôt végétariens s’abstenir ! …
Chez les Rostang, père et filles, l’esprit de famille n’est pas un vain mot. Rassurant d’ailleurs par les temps qui courent plus vite que leurs ombres vers une atomisation des cellules, familiales comprises, de voir comment des parents et leurs enfants travaillent de concert, s’aident, s’entraident, s’aiment et sont bien ensemble. Du coup, ils réussissent en général la majorité des choses qu’ils entreprennent. Des idées, de la force et du soutien. Dernier en date : le Café des Abattoirs.À la base une idée des filles, Sophie et Caroline, toujours volontaires pour recréer en restaurant les ambiances qu’elles aiment de la table familiale. Convivialité, partage, gourmandise, semblent les maître-mots de leurs entreprises. D’ailleurs, l’affiche du Café des Abattoirs en verre églomisé qui trône au centre du restaurant appartenait à leur arrière grand-père à Pont-de-Beauvoisin en Isère dans son Hôtel du Commerce. Hommage, amour du passé pour aller de l’avant.
La salle est sympathique, simple, tables en bois brut, genre bistrot assumé et voulu, un accueil qui va bien au décor, efficace, souriant et pro. Un bar, un mur en briques en face, des chaises hautes, on y grignote ou y prend un verre en afterworks avec force charcuteries (excellentes !) et une belle terrine qui change régulièrement.À table, pas de carte mais 3 Formules avec entrées surprises pour toute la table, fromage ou dessert, et surtout qui permettent de choisir les viandes proposées. Bœuf Black Angus d’Ecosse en bavette, en ribs, ou en entrecôte issue d’une race ancienne des Côtes d’Armor ; cochon en côtes de cul noir basque, et araignée ; et l’agneau en kébab au curry et citron confit. Un tartare sinon rien, de veau du Limousin et un hommage à Lyon et à Jean-Paul Lacombe et son Gratin de gras double. Vous voyez l’ambiance, genre végétarien s’abstenir !
Le pain sur table est d’un maître : Poujauran et un amour de petite ficelle, les sauces proposées sont faites maison (Tomato/raifort, barbecue, moutarde, mayonnaise estragon). Les viandes sont saisies au Josper, à la fois four et barbecue avec braises de bois argentin et sarments de vigne, servies découpées dans un poêlon en fonte.Résultat : les Ribs de bœuf Black Angus sont formidables de tendreté, de cuisson parfaite, saisis et moelleux, et d’un goût bien marqué, surtout le gras à ne pas laisser ! La Bavette est fine, moelleuse comme jamais (un peu caoutchouc, d’habitude…), et la saveur unique du Black Angus. La Côte de cochon cul noir est pour deux et vaut le déplacement. Entrées bien tournées, ce jour-là : un très bon Velouté de lentilles et des rillettes de sardines un peu puissantes et trop en contrepoint par rapport aux viandes qui suivaient. On oublie les desserts qui sont encore à travailler et on sort heureux.
Carte des vins courte mais efficace, bon choix de 8 vins au verre de 4,50 € à 8 €, dont un passionnant et remarquable vin bio IGP Hérault « Le Fruit défendu » du domaine Magellan à 4,50 € et bouteille à 22 €. Une affaire et parfait avec les viandes !
La famille Rostang a encore frappé. Ça tombe bien, on aime ça, et ce Café des Abattoirs est une réussite tant dans le concept que dans la réalisation. Ouvert depuis fin octobre, ça tourne déjà à fond. Normal et mérité.
Café des Abattoirs10, rue Gomboust
75001 Paris
Tél : 01 76 21 77 60
www.cafedesabattoirs.com
M° : Opéra
Ouvert tous les jours
Formules : 32 € – 38 € – 45 €