Kooza, le Cirque du soleil sur l’île Seguin à Boulogne (92)

Publié le 20 janvier 2014 par Carnetauxpetiteschoses @O_petiteschoses

C’est toujours un plaisir de se rendre au Cirque en Chantier sur l’île Seguin. Et cette fois poussée par l’envie irrésistible de découvrir le Cirque du Soleil, c’est outre le prix assez élevé des billets qu’il a fallu passer.

Dès les premiers instants, le spectacle donne le ton. L’onde qui va parcourir l’assistance pendant la quasi totalité de la représentation est un frisson d’admiration mêlée d’appréhension, tant les numéros sont placés sous le signe du sensationnel.

Costumes et maquillage chatoyants, les artistes investissent la scène en alternant les numéros de groupe clownesques et les performances solos.

Provenant eux-mêmes d’une cinquantaine de pays différents, ils installent la représentation dans un décor métissé dont il est difficile de qualifier la provenance et la géographie. Un instant, on entrevoit Venise, l’Inde, l’Orient, mais aussi tout un monde polarisé dont les deux parties sont développées autour de l’entracte. Emmenés par un petit groupe de clowns, nous suivons un personnage touchant, celui de l’Innocent, présenté au tout début du spectacle qui découvre au même titre que le public l’univers magique du cirque. Comme terrain d’expression, les artistes disposent d’une scène circulaire surmontée d’un petit châtelet dans lequel des musiciens et les chanteuses transportent l’assistance sur un rythme vibrant.

Le positif déboule ainsi sur scène dans un grand charivari coloré au début du spectacle.

Il introduit des numéros où la précision est le mot d’ordre : des corps entremêlés qui créent formes polymorphes tentaculaires, et d’un mouvement simple de pied, la figure change ; un couple effectue des tours de piste en unicycle en coordonnant des mouvements continus comme l’action de pédaler en permanence, et des numéros de voltige ou de main-à-main, et des funambules effectuent des figures toujours plus délirantes en parcourant le fil au pas de course.

Dans la seconde partie, la polarité est inversée, on est envahi par le monde des ténèbres.

C’est une ronde macabre et plutôt enlevée qu’esquissent une compagnie de squelettes tandis que les numéros solos se multiplient : une charmeuse de cerceaux pleine de charme, quatorze artistes rebondissant sur une planche sautoir, ou un numéro de main à main, s’enchainent.

Tandis que nous retenons notre souffle devant l’époustouflant numéro de roues infernales.

Ici, si déjà on tremblait lors du numéro de funambules, nous frémissons tous lorsque les deux diables grimpent sur le curieux et imposant engin dans lequel ils vont successivement marcher, courir et sauter. Tous les regards se rivent alors sur le mouvement de rotation, suivant avec espoir le cheminement des deux acrobates qui surenchérissent, dépassant le l’intérieur de leur roue, pour cheminer dessus et même sauter à la corde le plus de fois possible. Ici on mesure la difficulté de l’exercice quand l’un d’eux manque l’un de ses sauts et que l’on a le souffle coupé.

 

Ce faux pas ne sera malheureusement pas le seul dans tout le spectacle et l’on sent que la fatigue a certainement gagné la troupe qui effectue alors ses dernières représentations à Paris.

D’autre part, le fil rouge narratif est très classique et l’on aurait aimé un traitement qui explore davantage la poésie des numéros que leur technicité pure. Pourtant, la recette fonctionne, l’assistance est charmée et finalement tout ce qu’on regrette c’est que le spectacle se termine aussi vite.

(Spectacle terminé)

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