The Missing Season – After Hours (FULL STREAM)

Publié le 20 janvier 2014 par Hartzine

À ce jour, on n’a sans doute pas porté aux Rennais de The Missing Season l’attention qu’ils méritaient. After Hours se révèle ainsi être déjà le quatrième album du groupe, sans que l’on ait vraiment pris la mesure de leur activisme discographique, ni de la mutation en cours. Non pas que l’on soit resté jusqu’ici indifférent à la musique du duo : début 2012 déjà, la sortie du remarquable The Last Summer aurait dû nous mettre la puce à l’oreille. Marin Perot et Nicolas Gautier, sans pour autant abandonner les bases boisées d’un folk raffiné et classique faisant la part belle aux harmonies vocales et autres délicats arpèges, décidèrent alors d’explorer des territoires plus contemplatifs et oniriques, aux frontières de l’ambient. Un album devant tout autant au folk dépouillé de Nick Drake qu’aux travaux atmosphériques de Brian Eno, et qui voit alors The MissingSeason développer un potentiel encore insoupçonné. L’achèvement d’une réflexion sur la lenteur, qui explique peut-être en partie le vent épique soufflant aujourd’hui sur After Hours. Désormais quintette avec l’arrivée de membres de Fat Supper,Sudden Death of Stars et Totorro, le groupe continue sa mue et gagne encore en épaisseur. Car si les deux acolytes originels chantent toujours à l’unisson, l’ambiance est à l’orage, l’atmosphère électrique. Paraissant sûr de ses forces et n’ayant pas encore été confronté à ses limites, le groupe élargit à nouveau ses horizons avec maîtrise et à propos, et s’offre cette fois-ci un périple dans des contrées hantées par des fantômes aussi bigarrés que Big StarArab StrapAmerican Music Club, ou les toujours bien vivants Low et Yo La Tengo. Un slowcore hybride, qui aurait laissé les fenêtres ouvertes et fricoterait de temps à autres avec une légèreté plus pop, sans éprouver la moindre honte. Le larsen introductif de Day Is Out, en ouverture de l’album, annonce la couleur : The Missing Season plisse les sourcils, fait les gros yeux, certes. Mais la suite atteste que ces jeunes gens restent avant tout délicats et indécrottablement romantiques. Une constante au fil des titres, qui leur confère une homogénéité bienvenue. Ainsi, qu’ils louchent du côté du shoegaze - Day Is Out et ses guitares vaporeuses, The Big Life et son refrain aérien -, décident de laisser s’exprimer les synthés - Just Don’t KnowPartied Out - ou se fendent de ballades brumeuses - Ocean Song et sa langueur douce-amère, la superbe et bien nommée Get Slow! - jamais rien ici n’apparaît hors-propos ou inabouti. Magnifiant l’idée d’une tempétueuse mélancolie ne confinant jamais à l’abattement, The Missing Season tape dans le mille et livre un quatrième album maîtrisé, à l’esprit frondeur et aux idées larges, prompt à accompagner l’auditeur dans toutes ses rêveries, du moment qu’un coin de ciel gris pointe à l’horizon.

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