Necronomicon

Publié le 20 janvier 2014 par Olivier Walmacq

genre: horreur, épouvante, gore (interdit aux - 16 ans)
année: 1993
durée: 1h35

l'histoire: L'univers du romancier H.P. Lovecraft vu par trois réalisateurs différents.    

La critique d'Alice In Oliver:

Indéniablement, Creepshow, réalisé par George A. Romero, a marqué les esprits, à tel point que le film engendrera un nouveau genre, à savoir le film d'horreur divisé en plusieurs histoires et/ou en plusieurs sketches. Creepshow reste la ou l'une des références absolues.
Toutefois, Necronomicon, réalisé par Brian Yuzna, Christophe Gans et Shusuke Kaneko en 1993, mériterait largement de figurer parmi les incontournables du genre. Pourtant, curieusement, Necronomicon reste un film d'horreur (hélas) méconnu et confiné plus ou moins dans l'anonymat.

Necronomicon se divise en trois histoires bien distinctes, chacune étant réalisée par un cinéaste différent, à savoir un français (Christophe Gans), un américain (Brian Yuzna) et un asiatique (Shusuke Kaneko). Ce qui permet également un certain brassage des cultures mais aussi d'avoir trois visions différentes de l'horreur dans son ensemble.
En ce sens, Necronomicon est une production ambitieuse. Le long-métrage est également l'adaptation des courtes nouvelles de H.P. Lovecraft.

L'univers de l'écrivain a largement inspiré le cinéma horrifique. Reste à savoir si Necronomicon tient ou non les promesses annoncées. Le premier segment, intitulé The Drowned, a le mérite de nous plonger directement dans l'ambiance du film. 
Attention, SPOILERS ! En héritant d’un vieil hôtel perché sur une falaise, Edward De La Poer découvre que son oncle mort suicidé avait ressuscité sa femme et son fils grâce au Necronomicon. Edward décide de renouveler le rituel pour ramener à la vie son épouse. Cette dernière revient d’entre les morts, mais pas de la manière tant espérée.

Ce premier segment est vraiment de qualité et bénéficie d'une ambiance glauque et gothique, qui n'est pas sans rappeler les meilleurs crus des films produits par la Hammer. Cette première section surprend également par son décalage entre son acpect assez gore et craspec et son humour, particulièrement cynique. La deuxième histoire, The Cold, suit l’enquête d’un journaliste sur une série de meurtres perpétrée sur une vingtaine d’années.
Cette enquête met à jour la relation d’une jeune femme nommée Emily et du docteur Madden, un homme qui prolonge sa vie en extrayant un fluide du corps de ses victimes.

Clairement, cette seconde section est inférieure à la première. C'est un peu le point faible de cette excellente série B dans l'ensemble. En effet, le scénario reste de facture classique. Néanmoins sympathique, ce second segment se laisse regarder sans déplaisir.
Toutefois, dommage qu'il ne soit pas à la hauteur des deux autres histoires. La dernière section, intitulée Whispers, nous présente Sarah, une femme policier entraînée par un étrange couple de retraités dans un horrible charnier, soit les entrailles d’une entité extra-terrestre se nourrissant du corps et de l’âme des humains.

Cette ultime histoire est aussi la plus effrayante et la plus gore du film. En résumé, Necronomicon se termine en apothéose. C'est aussi ma section préférée. On nage clairement dans le pur film d'horreur, et plus précisément, dans le film de monstres.
Necronomicon ne cherche pas forcément à créer de liens logiques entre ses trois sections. Toutefois, les trois segments partagent au moins un point en commun, à savoir les thématiques de la mort, de la peur, de l'immortalité et de l'abandon.
Dans son genre, Necronomicon est donc une vraie réussite. Seul petit bémol, la seconde section est légèrement décevante, surtout lorsqu'on la compare avec les deux autres segments du film. Mais rien de grave nonobstant.

Note: 15/20


Necronomicon ( bande annonce VO ) par guiderapide2