Tunisie : Non à l’Article 38 du projet de la constitution

Publié le 20 janvier 2014 par Fethiakkari


PETITION A SIGNER
Constitution Tunisienne :

La Société Civile demande
la révision de l'article 38


إلى السيد رئيس المجلس الوطني التأسيسي المحترم

الموضوع : مطلب في مراجعة الفصل 38 من الدستور

نحن الجمعيات الممضية أسفله و الممثلة للمجتمع المدني نطلب من حضرتكم مراجعة مقتضيات الفصل 38 من الدستور في صياغته الحالية و ذلك بالرجوع إلى الصياغة الأولى خوفا من التأثيرات السلبية للصياغة الحالية على تربية الناشئة .

ان الهدف الرئيسي للتربية هو تنشئة تلاميذنا على حب الوطن و الوفاء إليه و ترسيخ الهوية الوطنية و الشعور بالإنتماء إلى حضارة ذات أبعاد وطنية مغاربية عربية إسلامية إفريقية و متوسطية وهي في آن واحد تجذر الإنفتاح على الحضارة الكونية .

كما تعمل التربية على غرس مجموعة من القيم المشتركة بين التونسيين أساسها علوية العلم و المعرفة و العمل والتضامن والتسامح و الإعتدال فتضمن التربية بذلك تأسيس مجتمعا متشبذا بهويته الثقافية منفتحا في الآن نفسه على الحداثة ركيزته القيم الإنسانية و المبادئ الكونية للحرية و الديموقراطية و العدالة الإجتماعية و حقوق الإنسان.

مع أمل أن يحضى مطلبنا بموافقتكم تقبلوا سيدي الرئيس فائق إحتراماتنا .

Tunisie : Non à l’Article 38 et à l’Amendement N°70 de la Constitution tunisienne en gestation !

lundi 13 janvier 2014, par siawi3

Source : http://horchani.blog.lemonde.fr/201...

13 janvier 2014, par salah horchani
Non à l’Article 38 et à l’Amendement N°70 de la Constitution tunisienne en gestation !

1. Quelques risques de l’Article 38 *

Laisser l’Article 38 (qui vient d’être adopté) dans notre future Constitution tel quel, c’est le risque fort probable de la fin de la mixité dans nos écoles, lycées, facultés,…, c’est le risque fort probable du hijab obligatoire pour toutes, c’est le risque fort probable de dire adieu à l’enseignement des beaux-arts (sculpture, peinture, gravure, musique, danse,…), de la philosophie, des langues étrangères,…, c’est le risque fort probable de dire adieu à Abou Nauwas,…, à Abou el Kacem Chebbi et ses amis du groupe « Taht Essour » ( Ali Douagi, Abdelaziz el-Aroui, Tahar Haddad, Hédi Jouini, Abderrazek Karbaka, Mustapha Khraïef, Hédi Laâbidi, Zine el-Abidine Snoussi, Khemaïs Tarnane,…) qu’un certains ministre-de-l’enseignement-supérieur-auto-promu-Professeurs-des-universités (i.e., Moncef Ben Salem) a traité de « saoulards », de « clochards » et d’« idiots »[1],…, c’est le risque fort probable de dire adieu à Baudelaire, Rimbaud,…

Une démonstration de cette longue et inquiétante affirmation peut être déduite d’une déclaration du Doyen Yadh Ben Achour, juriste publiciste, spécialiste de l’Islam politique et membre du Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies. En effet, lors d’une Journée d’études intitulée « La Constitution, entre discussion et adoption », qui a eu lieu le 9 courant à Tunis, le Doyen Yadh Ben Achour a donné un exemple pour expliquer la dangerosité de l’Article 38 en disant, d’abord, que « cette identité arabo-musulmane que l’on veut ancrer chez les petits enfants n’est pas définie. Chacun pourra l’interpréter comme il le veut, de la façon la plus large à la plus étroite. Le problème est dans les répercussions juridiques et voici l’exemple donné par [Yadh Ben Achour] : d’après lui, avec un tel article, demain le ministre de l’éducation nationale pourra avec une simple circulaire décider par exemple de séparer les sexes dans les écoles. En effet, ce ministre pourra penser que dans notre identité arabophone-musulmane, la mixité n’est pas permise. Ce même ministre pourra aussi imposer une tenue vestimentaire islamique.... Comment mettre fin à tous ces abus ? » [2].

2. l’Amendement N°70 qui sera débattu probablement cette semaine

Enoncé de l’Amendement N°70 :

"Création d’un Conseil Islamique Supérieur - Le Rôle du Conseil Islamique Supérieur est de donner son avis à propos des Projets de loi que lui soumet l’Assemblé des Représentants du Peuple. Son rôle est aussi de protéger l’unité de la société dans le cadre de son héritage sunnite, de propager les interprétations justes de l’Islam et de faire ressortir ses vrais principes de pensée, culturels et civilisationnels.

Le Conseil Islamique Supérieur est composé de neuf membres nommés, sans possibilité de reconduction, parmi les personnes compétentes et intègres pour une période de six années, avec renouvellement du tiers de ses membres tous les deux ans."

Tout un programme ! Bien évidemment, compte tenu du flou qui entoure cet Amendement, l’on est en droit de se poser quelques questions sur son exécution. De qui est composé l’ensemble des « personnes compétentes et intègres » ? Houcine Laâbidi pourrait-il être un élément de cet ensemble ? Houcine Laâbidi, cet imam de la mosquée Zitouna (la plus ancienne et la plus vaste de Tunis) qui a appelé, lors d’un de ses prêches, au meurtre d’artistes accusés par les salafistes-djihadistes d’avoir porté atteinte au sacré [3]. Et son ministre de tutelle, Noureddine Khadmi, pourrait-il être aussi un élément de cet ensemble ? Ce ministre-prédicateur-djihadiste[4] des affaires religieuses qui a trouvé des circonstances atténuantes au dit appel au meurtre lancé par Houcine Laâbidi [3], en jugeant, en outre, ce dernier comme étant « l’une des compétences religieuses du pays (…) parmi les rares (…) qui se connaissent dans les gros dossiers de l’islam » [3]. Et, comment ces personnes vont « protéger l’unité de la société dans le cadre de son héritage sunnite » ? Probablement, ils vont confier cette tâche à une sorte de « Ligue de Protection de la Société » ! etc. etc.

Dans tous les cas, il n’est pas nécessaire d’être un expert en Droit Constitutionnel pour se rendre compte que la Constitutionnalisation d’un "Conseil Suprême Islamique " revient à :

Pour plus d’information sur ledit Amendement et la démonstration de ce que suggère cette image, voir mon article intitulé « Tunisie : Alerte SHARIA ! Au niveau de l’Article 127 du Projet de Constitution qui sera bientôt débattu ! », paru sur le lien suivant :

http://blogs.mediapart.fr/blog/sala...

Salah HORCHANI

* Enoncé de l’Article 38 :

« L’Etat garantit le droit à un enseignement public et gratuit dans tous ses cycles et veille à fournir les moyens nécessaires pour réaliser la qualité de l’enseignement, de l’éducation et de la formation, agit pour l’enracinement de son identité arabo-musulmane ainsi que l’ancrage et le soutien de la langue arabe et la généralisation de son utilisation ».

Voir, aussi, à ce sujet mon article intitulé « Tunisie : Pour mieux combattre la vague brun-vert, il faut identifier tous les brun-vert ! », paru sur le lien suivant :

http://horchani.blog.lemonde.fr/201...

[1] http://www.legrandsoir.info/tunisie...

[2] Extrait d’un Compte-rendu de ladite Journée d’études paru sur le lien suivant :

http://massir.typepad.fr/mon_massir...

[3]http://www.kapitalis.com/societe/10...

[4]http://blogs.mediapart.fr/blog/sala...