Une Toyota à hydrogène dès 2015

Publié le 20 janvier 2014 par Pwrlovers @pwrlovers

Lors du salon de l’électronique grand public qui s’est tenu à Las Vegas en début de mois, Toyota a annoncé la commercialisation d’une voiture à hydrogène dès 2015. Ce type de véhicule embarque une pile à combustible qui permet de combiner de l’hydrogène avec l’oxygène de l’air. La réaction chimique produit un peu de vapeur d’eau et surtout de l’électricité, qui est ensuite utilisée pour alimenter un moteur ou charger une batterie. Les réservoirs pourraient embarquer suffisamment de gaz pour faire 500 Km sans s’arrêter, un sérieux avantage par rapport aux concurrents électriques à batterie qui plafonnent à 100 ou 200 Km d’autonomie.

Toyota annonce une voiture à hydrogène dès 2015, avec une pile à combustible qui produit l’électricité nécessaire pour alimenter le moteur.

Toyota est l’inventeur du véhicule hybride. Depuis 1997, le constructeur japonais revendique près de 40 millions de tonnes de CO2 économisées grâce à ses 5 millions de Prius vendues dans le monde. L’idée est excellente : le moteur à essence est utilisé pour charger une batterie et s’éteint dès que c’est possible, laissant la motorisation électrique prendre le relais. En utilisant ce mode, il n’y a aucune consommation d’énergie fossile, et aucun rejet de C02 dans l’atmosphère. Mais quand la batterie se vide, le moteur thermique consomme à nouveau du pétrole.

Peut-on mieux faire ? Les ingénieurs de Toyota sont persuadés que l’hydrogène est la solution. Ils travaillent sur cette idée depuis très longtemps déjà. Un prototype de véhicule à hydrogène fonctionnait déjà lors du lancement de la Prius en 1997. Des tests sur route ont commencé aux Etats-Unis depuis plus d’une décennie. Aujourd’hui, la marque annonce le lancement d’un véhicule grand public sur le marché américain d’ici deux ans.

Toyota affirme que le « Fuel Cell Vehicle » est la meilleure solution pour rendre les transports individuels non polluants, si l’on intègre le bilan carbone de la production et de la distribution d’électricité. Malheureusement, la démonstration n’est pas étayée, et on ne sait pas si le calcul prend bien en compte le coût énergétique de la production de l’hydrogène, qui est très élevé. En tous cas, Toyota assure que son modèle serait compétitif par rapport à l’essence : l’hydrogène coûterait au consommateur environ 4 € pour faire 100 Km.

 
Reste à affronter la grande peur des consommateurs : ce gaz souffre d’une image empoisonnée. On l’associe immédiatement à des images d’explosions spectaculaires. Le constructeur proteste que l’hydrogène n’est pas plus inflammable que l’essence et se disperse mieux dans l’air en cas de fuite, mais il faudra beaucoup de campagne de com pour renverser les reflexes pavloviens angoissés.

Même si la technologie est prête et sûre, une autre question, malheureusement très triviale, représente un sérieux obstacle à cette nouvelle technologie : comment faire le plein ? Il n’y a actuellement que quelques dizaines de stations-services équipées dans le monde. Pour assurer le ravitaillement des voitures de ses clients, le groupe japonais devrait développer tout seul un réseau de distribution à partir de zéro. Certains états seraient prêts à encourager cette solution : la Californie par exemple a programmé la construction de 45 stations d’ici 2016 et en prévoit une centaine en 2024. Mais ailleurs ?

Difficile de prévoir l’avenir de cette voiture électrique propre, mais Toyota n’en a cure : il parie sur la voiture à hydrogène comme il a parié le premier sur les véhicules hybrides, avant tout le monde, ce qui lui a plutôt bien réussi.

Remonter à la source :

The Toyota Fuel Cell Vehicle