La croyance et la statistique

Publié le 20 janvier 2014 par Jorge

Terrible sujet, que l'avortement.

Juste quelques faits :

-Dans l'avortement il n'y a pas qu'une vie en jeu, mais au minimum deux, celle de la femme enceinte comptant au moins autant que celle du fétus.

-L'avortement n'est jamais une solution complémentaire du « sexe par plaisir », bien au contraire.

-Son évitement demande d'abord une densité d'informations et de formations conséquentes :
-Sur la « planification familiale » accessible et de qualité
-Sur la sexualité : savoir et comprendre ce qu'elle implique et ce qu'elle peut entraîner.
-Sur les moyens de contraception et d'évitement des risques de contamination par MST.

-L'avortement est essentiellement le reflet d'une situation de misère et de forte pénalisation sociale et/ou religieuse de la femme enceinte hors du mariage. (Et une idée de la femme comme outil, de la femme comme maillon accessoire d'une société construite par et pour les hommes)

-L'avortement « légalisé » doit son existence aux terribles conséquences de l'avortement « sauvage » qui n'offre au désespoir de la femme dans cette situation que la clandestinité, pour la plupart des cas sans accompagnement médical digne de ce nom, sans l'hygiène requise, sans les possibilités de secours en cas de problème qu'offre un établissement de santé.

Il y a de par le monde, environ 42 millions d'avortements annuels, en tout cas dans les zones où l'information est fiable, ce qui permet d'estimer que le chiffre réel est bien plus important en considérant les pays les plus pauvres et/ou les plus réprimés sur cet aspect.

-L'expérience démontre qu'un cadre légal non restrictif diminue non seulement le taux d'avortements « sauvages » mais le pourcentage total des avortements, car le cadre légal est accompagné, justement, de meilleures informations et de plus de précautions.

Depuis quelques années, dans les régions le plus « pénalisantes » notamment celles où les religions refusent même le concept d'avortement médicalisé, les taux d'avortements sont de l'ordre de 29 à 32 pour 1000 femmes en âge de procréer. En Europe occidentale, où l'IVG est le plus souvent légalisée, ce taux est de 12 pour 1000 femmes en âge de procréer (OMS).

Et concernant la mortalité des femmes en cas d'avortement, il était (en 2004) d'environ 330 décès pour 100000 avortements dans les zones où l'IVG est illégale et d'environ 0,2 et 1,2 pour 100000 avortements dans celles où l'IVG est légale.
Oui, terrible sujet, que l'avortement.
Déjà terrible en soi, il l'est d'autant plus qu'il se trouve des personnes pour croire qu'une femme peut avorter par facilité, par légèreté, presque par jeu.

Et il se trouve même des femmes pour le penser, ou faire croire qu'elles le pensent pour des raisons purement dogmatiques ou, pis encore, en usant des moyens les plus bas de l'action politique.

©Jorge