Le pays où habitait Polyphème n'avait pas de nom propre. C'est pourquoi Homère l'avait baptisé simplement « pays des cyclopes ». Il dit aussi d'eux « qu'ils n'ont ni foi ni lois » et que, au fond de leur caverne, « chacun dicte sa loi à sa femme et ses enfants, sans s'occuper d'autrui »
Les États-Unis n'ont pas, eux non plus, de nom propre ; voilà pour quoi ils ont accaparé le nom d'Amérique, qui englobe toutes les terres du « nouveau monde » cartographies initialement par le Florentin Amérigo Vespucci. Terres dont ils ne sont qu'une partie, nullement majoritaires ni géographiquement, ni culturellement. Mais où ils sont les plus forts, le plus violents, les plus agressifs de tous les peuples Américains d'aujourd'hui.
Comme les Cyclopes d'Homère, les Étatsuniens d'Amérique dictent leur loi à leur femme et à leurs enfants, mais aussi à tous les autres, Cyclopes ou pas.
M. Snowden s'est pensé en Ulysse réincarné. Il ne l'est malheureusement pas. Si les gardiens de la morale, du droit, du respect des citoyens, de la liberté sont ces nouveaux Cyclopes Étasuniens, nous, reste du monde et pas seulement les Américains, on a un long, long chemin à parcourir pour garantir que toutes ces valeurs auxquelles nous tenons, peuvent subsister même lorsque Polyphème, à titre « préventif » fixe sur nous tous le regard de son œil unique, « actualisé » en NSA.
©Jorge