ALGER -Le taux d’insertion professionnelle des diplômés de l’enseignement supérieur en Algérie a atteint 67% en 2013 dans un marché du travail en mutation et de plus en plus demandeur d’une ressource humaine qualifiée, révèle une enquête de l’Office national des statistiques (ONS) qui précise que ce taux est de 77,5% chez les hommes et de 58,1% chez les femmes.
Le taux d’activité économique selon le niveau d’instruction est plus "important" chez les diplômés de l’enseignement supérieur (67%), suivis par les diplômés de la formation professionnelle (64%) et enfin les sans diplôme avec 32,6%, signe que le passage à une économie industrielle, moderne et productive, nécessite des ressources humaines qualifiées, souligne l’enquête de l’ONS qui relève des écarts "très significatifs" en fonction du niveau d’instruction et le sexe.
En effet, plus le demandeur d’emploi à un niveau supérieur, notamment universitaire, plus il s’intègre dans le monde de travail, a indiqué à l’APS la directrice de la population et de l’emploi auprès de l’Office, Mme Amel Lakehal.
Globalement le taux d’emploi de la population âgée de 15 ans et plus a atteint 39% en 2013. Ce taux et de 63,7% pour les hommes et 13,9% auprès des femmes, selon les résultats de l’enquête annuelle "activité, emploi et chômage" réalisée par sondage et qui a touché un échantillon de 115.195 personnes dont 82.962 étaient en âge de travailler.
Par sexe, le taux d’emploi des femmes diplômées de l’enseignement supérieur a atteint 58,1%, alors que celui des diplômées de la formation professionnelle est de 37,1%, mais n’est que de 6,6% auprès de celles qui n’ont aucun diplôme, fait remarquer Mme Lakehal.
L’écart dans le taux d’emploi entre les deux sexes se réduit à mesure que s’élève le niveau d’instruction, note Mme Lakehal, relevant qu’il y a un écart de 52 points en faveur des hommes pour la population sans diplôme, mais cet écart est réduit à 43 points pour les diplômés de la formation professionnelle et ramené à 19,4 points pour les diplômés de l’enseignement supérieur.
L’enquête précise que le taux d’activité économique qui est le rapport entre la force de travail (population occupée + chômeurs) et la population en âge d’activité (15 ans et plus) est passé à 43,2% soit un accroissement de 1,2 points par rapport à 2012 et de plus de 3 points par rapport à 2011.
A ce propos l’enquête révèle également des disparités "significatives" entre les deux sexes et selon le niveau d’instruction.
Marché de travail : meilleure intégration de la femme
Le taux d’activité des femmes en Algérie "reste relativement faible comparativement aux pays développés", estime cette responsable de l’Office qui souligne, néanmoins, que ce taux a connu un accroissement de plus de 2 points sur les cinq dernières années, alors que le volume de cette population active féminine ne cesse de s’accroître passant de 1.660.000 en 2004 à 2.275.000 en 2013, soit un accroissement de 37 % sur une décennie.
L’accès des filles aux études supérieurs a eu pour conséquence un changement en matière de comportement par rapport au marché du travail, commente cette responsable à l’ONS, relevant que "l’intégration de la femme est beaucoup plus visible en tant qu’occupée mais également en tant que demandeuse d’emploi".
"Ces changements vont dans le sens d’une meilleure intégration des femmes dans le monde économique et visent à réduire visiblement les écarts en faveur des femmes", estime-t-elle.
Malgré cette évolution et la baisse du taux de chômage féminin dès 2010 (19,2%) qui s’est poursuivi pour atteindre 17,2% en 2011, 17% en 2012 et enfin 16,3% en 2013, le taux de chômage des femmes universitaires reste relativement "important" soit 19,1% en 2013.
Le taux de chômage en Algérie s’est établi en 2013 à 9,8%, avec une baisse continue de ce taux chez les universitaires où le taux est passé de 21,4% à 15,2% entre 2010 et 2012 pour atteindre 14,3% en 2013.
Par ailleurs, l’enquête révèle également que le comportement de la population à la quête d’emploi diffère selon le sexe et la qualification. En effet, si l’inscription auprès des bureaux de placement (ANEM) est la forme de recherche d’emploi dominante auprès des diplômés de l’enseignement supérieur (79,4%), cette part n’est que de 65,5% auprès des diplômés de la formation professionnelle, et ne représente que 39,9% auprès des personnes sans aucune qualification.
En revanche, la recherche d’emploi par recours aux relations personnelles semble être le moyen utilisé par trois chômeurs sur quatre, quel que soit le niveau de qualification, ajoute Mme Lakehal.
Le sondage révèle également que les demandeurs d’emploi notamment les universitaires utilisent d’autres méthodes tels que des démarches auprès des entreprises (78,3%), les relations personnelles (70,3%), alors que le taux de personnes à la recherche de moyens pour s’installer à leur compte est de 21,5%
APS