Lendemain de veille footballesque : les finales de conférence

Publié le 20 janvier 2014 par Sixverges
En attendant de se crinquer avec un Super Bowl de haut calibre, J-R revient sur le week-end que nous venons de vivre.
Patriots 16  Broncos 26
- Peyton Manning a connu sa part de ratés en séries, mais hier, il a livré le type de performance qui ont fait sa légende : 400 verges, 2 touchés, des ballons parfaitement placés, bref du travail très bien fait. La seule chose qu'on pourrait peut être lui reprocher est de ne pas avoir converti suffisamment de drives en touchés (quoiqu'il a effectué un relais parfait à Julius Thomas au 3e quart qui aurait dû résulter en un majeur de plus), mais pour le reste, il a été dominant. Il mérite pleinement son 3e voyage au Super Bowl.
- De l'autre côté, Tom Brady n'a pas connu un grand match. Évidemment, il ne disposait pas de personnel de la même qualité que son adversaire (j'y reviendrai), mais il a aussi manqué quelques passes qui auraient pu devenir des gros jeux lorsque ses receveurs étaient démarqués. Je pense notamment à des bombes imprécises vers Julian Edelman et Austin Collie en première demie. Brady semble avoir un bloquage avec la finale de conférence, car ça fait 4 fois consécutives qu'il en arrache à ce niveau.
- Cela dit, ne pensez pas une seconde que je lance la pierre au Pretty Boy pour la défaite. Lui et Belichick ont fait des miracles avec un alignement déjà dégarni à la base, puis lourdement amputé par une série de blessures à des joueurs clés. Ils ont sur-performé avec les moyens du bord toute l'année, mais hier, les Patriots n'avaient tout simplement pas le talent pour compétionner face aux Broncos.
- Un point tournant du match fut la blessure à Aqib Talib qui est tombé au combat pour la 2e finale de conférence de suite. Et tout comme les Ravens l'an passé, l'attaque aérienne des Broncos, particulièrement Demaryius Thomas, a vértiablement pris son envol après son départ. Par contre, au milieu de toutes ces blessures, le Boston semble avoir trouvé un joyau au poste de secondeur en la personne de Jamie Collins. La recrue a dominé l'affrontement face aux Colts la semaine passée et fut encore très bon dans les Rocheuses.
- Gros morceau de robot à la défensive des chevaux sauvages qui a limité le jeu au sol du Boston à 64 petites verges en plus de dominer la guerre des tranchés. Officiellement, ils n'ont rejoint Brady que 2 fois derrière la ligne de mêlée, mais c'était dans des moments clés. De plus, dans les faits, ils ont été dans la face du QB des Pats toute l'après-midi. Malgré l'absence de joueurs importants, l'unité de Jack Del Rio performe admirablement bien depuis quelques semaines. On se rappelle que lorsque Peyton Manning a remporté son seul Super Bowl en carrière, l'habituellement atroce défensive d'Indianapolis avait fait preuve de compétence. Même les meilleurs ont besoin d'une défensive fiable pour soulever le Lombardi et jusqu'à maintenant, celle de Denver fait le travail.
- Finalement, on note que depuis le début des séries, les officiels semble laisser les joueurs décider du sort des matchs, du moins en ce qui a trait aux appels d'interférence proche de la zone de buts. Je pense notamment à un cas sur Julius Thomas au premier quart. Si cette tendance se maintien, il s'agira d'un avantage majeur pour la Legion of Boom des Seahawks qui devra contenir l'explosif groupe de receveurs des Broncos au Super Bowl.
49ers  17  Seahawks 23

- Encore une fois, ces deux formations n'ont pas déçu en livrant un très bon match de football, intense à souhait. C'est vraiment devenu la plus grosse rivalité de la NFL actuellement et ne doutez pas qu'avec la partie d'hier (et les agissements de Sherman en fin de match), elle va grimper de quelques crans.
- Comment ne pas apprécier le guts de coach Carroll, directement responsable de la victoire des siens? Début de 4e quart, 17-13 Frisco, Seattle a le ballon et doivent négocier un 4e essai et 7 au 35 des Niners. Carroll rappelle son botteur sur les lignes de côté et remet la balle dans les mains de Russell Wilson. Résultat: BOOM 35 verges dans les mains de Kearse pour le touché gagnant! On se souvient aussi de la passe sur un 3e essai en fin de match contre les Saints alors que le jeu coventionnel aurait été d'égrener les secondes avec du jeu au sol. Certains entraineurs jouent pour ne pas perdre, Carroll joue pour gagner. J'adore!
- Ceci dit, c'est la défensive des Hawks qui les a amené au Super Bowl. Dès le début, après un gros jeu d'Aldon Smith qui a fait perdre le ballon à Wilson profondément dans son territoire, la meilleure défensive du football s'est levée et a limité les dégâts à un placement. Au final, ils ont réussi 4 revirements. J'ai bien aimé les performances de Chacellor, Wagner et évidemment Sherman sur l'interception finale qui a assuré la victoire.
- Vous pouvez ne pas croire en Jésus, Mahomet, Yahvé ou Bouddha, mais aucun amateur de football n'a le droit d'être athée. En effet, vous devez croire aux Football Gods, qui se sont manifestés au 4e quart pour corriger une injustice qui laissait la roche aux Seahawks à la porte des buts, alors que le ballon revenait clairement aux Niners. Sur le jeu suivant, Lynch a échappé l'objet et San Francisco a récupéré la possession. Personne ne devait être plus heureux du dénouement que les officiels.
- Malgré tout, je ne comprends pas qu'on puisse encore limiter ce qui peut être contesté de manière aussi ridicule. Tous les gens dans le stade, incluant les officiels, savaient qu'il y avait une erreur, mais c'était impossible de la corriger à cause d'une technicalité. La LNH, qui a aussi ses contraintes absurdes sur ses propres reprises vidéo, a été mise dans l'embarras ce week-end en accordant un but qui avait d'abord dévié dans le filet de protection à Détroit tandis que la NFL l'a échappé belle. Les limitations doivent toucher le nombre de reprises vidéo permises dans un match, mais pas le type de jeux susceptibles d'être revus.
- Plusieurs lanceront la pierre à Colin Kaepernick pour la défaite des Niners, tout comme on présume que Russell Wilson aurait été pointé du doigt si les locaux avaient échappé le match. Par contre, n'oubliez pas qu'ils sont encore de très jeunes QB et que même si dans la NFL d'aujourd'hui, on leur demande de tout maîtriser à une vitesse folle, ce n'est tout simplement pas réaliste. Durant ces séries, de nombreux jeunes pivots (Foles, Newton, Kaepernick, Wilson, Dalton et Luck) ont connu des sorties difficiles, ce qui fait partie du développement normal d'un QB, même si les journalistes et les fans veulent parfois l'ignorer. Au fait, Peyton Manning a du attendre à sa 6e campagne pour remporter son premier match éliminatoire. Patience...
- Je termine cette édition du lendemain de veille en décernant le weed-eater du championnat de la NFC à BEAST MODE, Marshawn Lynch qui a continué de briser des plaqués en route vers une autre performance de plus de 100 verges en séries. En voici un qui aura un gros, gros impact sur l'issue du Super Bowl dans 2 semaines!