Avec la liaison François Hollande / Julie Gayet, on parle de vie privée des politiciens,, mais c’est de protéger celle des Français dont on devrait parler.
Par Patrick de Casanove.
Des menaces nombreuses sur la vie privée
A en croire les médias, la révélation de la liaison de François Hollande avec Julie Gayet pose la question du respect de la vie privée des hommes politiques. C’est fort louable. Cela dit personne ne se soucie du respect de la vie privée des gens par les politiciens.
La vie privée des individus ne se limite pas à leur vie sexuelle ou sentimentale. Elle se confond avec leur vie quotidienne. Elle comprend plusieurs volets comme le métier, la famille, les amis, les activités de loisir, les instants de tranquillité, pour ne parler que des principaux. La vérité oblige à dire que les politiciens interviennent sans vergogne dans tous les domaines. Ils le font avec conviction et une apparente bonne conscience. Ils considèrent les gens comme des gamins immatures, irresponsables et incapables de prendre leur vie en main. Ils doivent donc les guider.
Pour atteindre cet objectif nous avons en France environ 11 000 lois, 140 000 décrets et 400 000 règlements. Chaque année des dizaines de lois, des milliers de décrets et règlements supplémentaires sont votés. Cela aboutit à un empilement Kafkaïen. Nous sommes bien loin de « nul n’est censé ignorer la loi ». L’État lui-même sur www.vie-publique.fr reconnaît sans honte particulière que « Cet adage représente en fait une fiction juridique, c’est-à-dire un principe dont on sait la réalisation impossible, mais qui est nécessaire au fonctionnement de l’ordre juridique. » Cela veut dire que l’État se complaît dans cette situation, au détriment des Français, parce qu’elle le sert. Or cet adage de bon sens ne devrait pas être une fiction. Il signifie que nul ne peut se défendre d’un délit en invoquant son ignorance de la loi. Ce qui implique des lois rares, simples, claires et conformes au Droit naturel. Ce n’est pas le cas et des milliers de gens ignorent qu’ils commettent des délits parce que la loi rend délictueux ce qui ne l’est pas naturellement. Les faux droits engendrent les faux délits. Les multiples règles changent sans cesse aggravant cette insécurité juridique.
Les différents codes comprennent des centaines de pages et des milliers d’articles. Bien peu d’entre eux concernent le respect et la défense des Droits individuels ce qui devrait être l’unique rôle de la loi. Quasiment tous règlementent la vie quotidienne des gens. Quasiment tous organisent la spoliation légale qui ne se limite pas aux prélèvements obligatoires directs ou indirects. La vie privée des Français n’est pas respectée mais elle leur est confisquée. À chacun de leurs actes ils doivent se plier à une multitude de règles. Toutes sont édictées au nom de l’intérêt général qui se confond avec le bon vouloir des politiciens.
Pour leurs déplacements : des dizaines de milliers de Français perdent leur permis et leur travail pour un petit excès de vitesse sans avoir porté atteinte à autrui, le choix d’un modèle de voiture est fortement influencé par l’administration, les transports en commun sont favorisés, en particulier la SNCF.
Pour leurs métiers : ils sont tous réglementés d’une manière ou d’une autre. L’accès, les conditions d’exercice, les conditions d’embauche et de licenciement, les salaires. Les entreprises sont soumises à de multiples lois, normes, règlements, taxes et contreparties.
Pour leur logement : le droit de propriété n’est pas respecté, un propriétaire ne peut faire ce qu’il veut de son bien, les zonages, les permis de construire entravent le droit de propriété jusque dans les plus petits détails comme la couleur des volets. Les relations propriétaires locataires sont très fortement réglementées. Le logement social est bien peu social.
Pour leur alimentation : ils sont incités à éviter de manger trop gras, trop salé, trop sucré, à faire de l’exercice, à bouger. Il leur est conseillé de manger « bio », de se servir chez le « petit producteur proche de chez soi ».
Pour l’éducation de leurs enfants : l’instruction en est toute entière confiée à l’Éducation nationale. L’État impose aux familles ses conceptions de l’éducation. Les parents ne sont pas libres de donner à leurs enfants l’enseignement qu’ils souhaitent dans l’établissement de leur choix, les enseignants, maîtres et professeurs ne sont pas libres non plus. Ils ne peuvent choisir le contenu, les références, les méthodes, l’établissement où ils veulent enseigner. Directeurs et proviseurs ne sont pas non plus libres de choisir les moyens éducatifs à mettre en œuvre, leur projet pédagogique, leurs collaborateurs.
Pour leur retraite : là non plus pas de libre choix mais spoliation légale et des conditions imposées qui changent sans cesse avec pour résultat des retraites de misère pour beaucoup, incertaines pour toutes les générations à venir.
Pour leur santé : toujours pas de libre choix ni pour les médecins dans leur activité professionnelle, ni pour les patients avec leur prestataire. Le monopole de la Sécu est bien là et les Mutuelles sont un capitalisme d’État. Les remboursements diminuent sans cesse et les cotisations augmentent toujours. Les conditions et objets des prises en charge changent tout le temps.
Pour leurs pensées : si chacun peut encore penser ce qu’il veut, il ne peut l’exprimer librement. Des lois de plus en plus nombreuses restreignent la liberté d’expression. Ce sont des lois historiques qui donnent une version officielle de l’Histoire de notre pays. Ce sont des lois comportementales qui définissent le politiquement correct dans les paroles ou les écrits.
Inutile de s’étendre davantage. Les conséquences sont dramatiques : disparition du sens du juste et de l’injuste, conflits et divisions entre les gens. L’éducation nationale a de piètres performances. Partout où l’État intervient il y a pénurie : chômage, perte de pouvoir d’achat, difficultés pour se nourrir et se loger pour des millions de Français, retraites non garanties, accès aux soins non plus.
Cet État tentaculaire est doté de moyens de coercition puissants détournés de leur objectif naturel qui est la défense des Droits individuels. L’administration fiscale connaît tout sur les personnes et les entreprises. Ses pouvoirs inquisitoriaux sont sans limite. La Sécu, l’URSSAF sont également très performantes en intrusion dans la vie privée et professionnelle. L’URSSAF et le fisc ont des pouvoirs de contrôle et de recouvrement exorbitants au droit commun.
Ces empiètements sur la vie privée sont autrement plus importants et plus graves que la vie sentimentale et sexuelle des politiciens. Leurs mœurs prouvent simplement que ce ne sont pas des exemples mais des hommes et des femmes comme les autres. Ils n’ont pas de leçons à donner et les Français n’ont pas d’ordres à recevoir.
Malheureusement il est facile de constater que bien peu de personnes ou de médias prennent la défense de la vie privée des gens. Bien au contraire médias, intelligentsia et politiciens rivalisent d’ingéniosité pour étendre la spoliation légale et ôter aux Français la responsabilité de leur vie.
Tout le monde constate le rôle envahissant des lois, le discrédit des partis politiques, la perte de confiance des Français envers leurs élites autoproclamées. Peu de personnes savent que la véritable solution existe. Elle n’est pas présentée par les grands médias qui restent la chasse gardée du politiquement correct et des politiques étatistes. Elle consiste à obtenir le respect de la liberté individuelle et des Droits naturels : la Liberté, la Propriété, la Personnalité. Cela implique la liberté économique, le recul de l’État et d’immenses privatisations. Cela rend la primauté au contrat sur la loi, à l’échange libre sur les relations contraintes. C’est le retour de la responsabilité individuelle. C’est le retour pour les Français à une véritable vie privée à l’abri de la spoliation légale.
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