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Un éléphant dans la France d’en haut

Publié le 12 mai 2008 par Juval @valerieCG

loup Après avoir été virée du couvent, il fallait bien que je loge quelque part. Ma mère, toujours confiante dans mes capacités à me gérer, décida de me louer un studio dans la maison de la propriétaire.

Ainsi je serai surveillée protégée contre les méchants.
J’avais donc une entrée commune avec le fiston de la maison. 20 ans, beau comme un dieu, un peu drogué, complètement alcoolique. Enfin à l’époque je sortais avec Jeanne d’Arc, vous vous doutez bien que ce genre de détails ne me préoccupait guère.

Au début tout allait bien.
Seul petit souci, la propriétaire cultivait un goût pour l’écologie avant l’heure. Ou elle connaissait quelques soucis financiers, ce qui s’expliquerait vu que son mari était sénateur.
Elle m’avait donc installé un cumulus de 50 litres. Donc avec un tel engin, soit on fait la vaisselle, soit on se lave le frifri, soit le crâne (le crâne hein pas les cheveux).

mère et bébé

Donc j’attendais que le cumulus se soit rerempli pour me laver. J’avais la phase vaisselle – on attend deux heures - puis la phase douche. Vers 22 h quoi.
Et là la propriétaire a commencé à s’énerver. Ce bruit était inqualifiable. Et je n’avais aucune politesse, aucun respect face à elle, dont la générosité n’avait d’égale que la patience. Et j’étais sale. Sale parce que je me lavais ; cherchons ensemble à comprendre cette phrase.

Ensuite elle m’a parlé de mon poids. Et que je devais faire un régime car je faisais trop de bruit en marchant. Moi je veux bien qu’on me parle de tout, y compris de mycoses vaginales (là il y a une sorte de rapport avec le début du texte), mais pas de mon poids. D’autant qu’elle ne vivait pas en dessous de chez moi mais à côté. Je ne suis pas encore une mouche, ne maîtrise pas la marche sur les murs donc il me semblait difficile qu’elle m’entende. Mais soit.

disneyland

J’étais donc une sorte de mammouth, irrespectueux et malpropre. Pourquoi pas.

Comme son fils était alcoolique et qu’on n’a pas encore inventé la vodka au robinet – concept a développer d’ailleurs – ce pollueur allait directement jeter ses bouteilles dans la poubelle commune. Qui débordait de cadavres de zubrowka (alcoolique mais de luxe).

Comme il était impensable que la chair de sa chair boive, c’était donc forcément moi, même si le regard légèrement embrumé du fiston laissait peu de place au doute. (oui j’ai l’œil vif. C’est naturel chez moi).

smirnoff

Et donc elle m’a fortement conseillé de partir. En silence. Un 22 décembre. (vous saisissez toute la tristesse de la scène là ?). Sans rien dire. (un mari sénateur ça a du bon).

La prochaine fois. Faire un état des lieux c’est parfois utile.


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