Un matin de février. Simon Limbes, une vingtaine d’années, tout en émotion, vif, espiègle, s’adonne aux joies du surf et brave les vagues, insouciant et heureux… Puis retour au bercail, épuisé, la mémoire encore imprégnée de ce beau début de journée… L’accident. Simon a une hémorragie cérébrale se retrouve dans le coma. L’équipe médicale doit affronter le désarroi des parents et leur annoncer que la vie de Simon tient à un fil, celui qui le relie à une machine pour un instant encore, avant d’être déconnecté…
Viennent alors s’entrechoquer dans la mémoire des parents le sentiment d’injustice, l’insoutenable douleur, la réponse attendue des médecins quant à l’autorisation de prélever des organes… L’enfer, l’horreur… Une fraction de temps entre vie et trépas, une journée où tout bascule…
Sans jamais user d’artifice, avec une grande pudeur, l’auteur décortique à la manière d’un orfèvre les meurtrissures et les ressentis de ses personnages terrassés par le drame.
L’auteur réussit un coup de maître en décryptant et couchant sur le papier des sentiments si forts, si graves et si difficiles à exprimer.
Je retrouve l’écriture et le style remarquables, dignes d’éloges, de « Naissance d’un Pont », que j’avais chroniqué ici il y a quelque temps.
Un récit très fort qui nous remue à l’intérieur et réveille nos questionnements, nos contredits, nos incertitudes. Et la question fondamentale de la mort d’un corps qui peut donner la vie à un autre…
Un ravissement… Une tornade d’émotions…
Réparer les vivants par Maylis de Kerangal
Date de parution : 02/01/2014