Caravane est une compagnie créée en 1996. En résidence au théâtre de Villeneuve-saint-Georges depuis janvier 2013, elle a montée Rhinocéros de Ionesco et l’a présenté au théâtre Alexandre-Dumas de Saint-Germain-en-Laye (78) le 6 décembre 2013. Le spectacle est en tournée au théâtre du Vésinet en mars. Stéphane Daurat, comédien et metteur en scène, a accepté de répondre aux questions des élèves de première du lycée Jeanne d’Albret au sujet de ce spectacle :
1) Pourquoi avoir fait le choix d’un décor symbolique plutôt que réaliste ?
Ne pas avoir un décor réaliste permet, selon moi, au théâtre en général, de stimuler l’imaginaire du spectateur, il reste actif, et au final, il peut y avoir autant d’interprétation sur le décor qu’il y a de spectateur. On ne lui a pas imposé une représentation visuelle d’un endroit, on lui a plutôt suggéré. Et puis cela apporte aussi un côté intemporel. Mon choix était d’avoir plutôt des éléments de décor, des volumes, que l’on peut utiliser de différentes façons. Pour une table, une chaise, une barricade… et puis qu’on puisse jouer sur différents niveaux de hauteur en fonction des situations.
2) Comment avez-vous conçu l’éclairage pour rendre l’effet d’un soleil de midi dans l’acte I ?
Pour les lumières du spectacle, j’ai travaillé avec Jean-Luc Chanonat, un éclairagiste qui a mis tous mes spectacles en lumière. Nous sommes donc devenus très complices. On parle de la pièce, des atmosphères des scènes, des actes, de l’histoire que l’on veut raconter et la création lumière se fait petit à petit. Pour un effet spécifique, il choisit le type projecteur qui lui paraît le plus adapté et la gélatine (feuille de couleur qui colore la lumière) qui correspond à l’ambiance que l’on souhaite avoir.
3) Comment avez-vous choisi vos acteurs, notamment principaux ? 
J’ai travaillé principalement avec des comédiens que je connaissais déjà où qui avaient déjà participé à un ou plusieurs de mes spectacles. Lorsque j’ai décidé de monter « Rhinocéros », j’avais déjà des gens en tête qui me paraissaient évident. Soit parce que je les trouvais proches des personnages, ou aussi parce que ça m’intéressait de faire travailler un personnage particulier. Dans une pièce, il y a bien évidemment les personnages principaux, mais le plus difficile, c’est de constituer une équipe et de faire en sorte que cette équipe soit équilibrée. Je suis très attaché au groupe, à l’esprit de troupe, de compagnie, donc j’essaie aussi de choisir des personnes qui vont dans ce sens là, qui sont dans cet état d’esprit. J’ai beaucoup de mal avec les comédiens qui ne sont que centrés sur eux, et il y en a quand même beaucoup dans le métier. Je travaille avec des comédiens qui se mettent au service d’une histoire, d’un texte, d’un propos, d’un spectacle. Après c’est aussi en travaillant avec les gens qu’on les découvre. Et parfois on a des bonnes mais aussi des mauvaises surprises.
4) Comment avez-vous traité le problème du chat de la ménagère (peluche, autre)?
Le chat est écrasé par le rhinocéros. A chaque fois que je lisais la pièce, je voyais la ménagère arriver avec un chat complètement plat comme une crêpe. Après avoir essayé en répétition différentes choses, j’ai gardé cette ma première idée. Après comme nous dans de l’absurde, de situation, de langage… et dans un univers non réaliste, je n’avais aucune raison d’avoir un vrai chat dans la première partie de l’acte. J’ai donc opté pour un chat en peluche en assumant qu’il soit en peluche, on ne veut pas faire croire que c’est un vrai, mais pour les personnages, c’est un vrai chat.
5) Avez-vous opté pour des costumes de notre époque ou des costumes rappelant l’époque de rédaction de Rhinocéros ?
J’ai travaillé avec une costumière. Je voulais quelque chose d’intemporel. Elle m’a proposé d’essayer de trouver cela en ayant sur le plateau un éventail de costumes sur une cinquantaine d’années… entre les années 1940 et 90. On a défini ensemble une époque pour chacun, en fonction des caractéristiques de chaque personnage, puis on a choisi le ou les costumes,
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