Après tant d'années et de rôles et de liens forcément distendus avec le temps, pourquoi ce petit voyage ; pour aller au théâtre en région au mois de janvier ? pour retrouver des amis que bien-sûr on ne verra qu'à moitié, si on peut dire à combien de dixièmes ?
Parce que c'est comme une fuite, avec effusions, et retenues, comme des préliminaires d'un stage de délicatesse et de passion, où tout forcément s'arrangera. Loin des références et des activités contingences, loin du travail qui englobe tous nos arrangements, avec le quotidien : mille et une habitudes dépréciant jusqu'au goût d'aimer, jusqu'au son, aux couleurs au parfum. Il est si difficile de se rapprocher quand on s'est tant éloignés. La tragédie de Racine est dans toutes nos paroles et dans tous nos non dits. On est tous et un chacun comme mis en abime d'un chagrin veuf au moins d'un grand rêve, puis quelquefois plongé dans une ambiance délétère, prêts à la guerre...
Il faisait beau et qu'est ce que je donnerais pour être encore ce soir à hier, avec la perspective d'un repas de toute l'équipe après la pièce les saluts et les applaudissements avec une nuit à l'hôtel, un matin de promenade dans cette ville sous le soleil, avec 2 textos de mon amie comédienne pour savoir si nous étions bien rentrés.
"Oui nous sommes bien rentrés oui nous avons passé une très bonne soirée et maintenant nous sommes comme un peu bêtes. On ne t'a pas vue beaucoup après parce qu'il est normal que tu te sois promenée partout et partagée avec tous...mais n'oublie pas que nous t'avons vue sur scène et que nous étions venus pour cela, toi ma grande comédienne dans Hermione et Frédéric était très bien et vous étiez tous très bien dans cette si belle mise en scène jouée à l'unisson dans un très beau décor...."
Critique du journal le Berry
Andromaque de Racine, sera jouée à l’Auditorium, du lundi 13 au vendredi 17 janvier, sur une mise en scène de Frédéric Constant, artiste associé de la MCB.
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Depuis trois semaines, la Cie des Affinités électives répète à l’Auditorium sa nouvelle création, Andromaque de Racine. Frédéric Constant en signe la mise en scène, Xavier Maurel, la dramaturgie et la comédienne Catherine Pietri a collaboré à la direction artistique. C’est la première fois que la compagnie joue une pièce écrite par un autre, qui plus est en alexandrins. « Nous avons travaillé sur la syntaxe pour donner le sens dans le respect de l’alexandrin », confient Catherine Pietri et Frédéric Constant.
Entre-deux-guerres
Partant du postulat que « le monde n’est qu’une grande guerre entrecoupée d’instants de paix », le metteur en scène projette la tragédie dans les années 1920. L’histoire se situant après la guerre de Troie et avant un autre conflit, fratricide cette fois. « La ligne de force arrière de cette pièce est la sortie d’une grande guerre et l’idée que le passé oublié, on peut commencer à créer l’union », explique Frédéric Constant en rappelant la Der des Ders, la Société des Nations qui contiennent en elles la Seconde… Un prologue (*) en prose ouvrira la pièce pour la situer dans le temps et l’espace.
Andromaque conte le retour de Pyrrhus, fils d’Achille, dans sa cité avec comme tribut pour le vainqueur Andromaque, la veuve d’Hector, tué par Achille. Réduite à la condition d’esclave, Andromaque est accompagnée de son fils Astyanax. Craignant des velléités de vengeance, les Grecs exigent que ce dernier soit tué. À l’intrigue politique, s’ajoutent les liens amoureux tissés entre les protagonistes. Promis à Hermione – la fille d’Hélène pour qui les cités grecques se sont unies et ont déclaré la guerre à Troie – Pyrrhus s’éprend d’Andromaque. Citant Louis Jouvet, Frédéric Constant et Catherine Pietri précisent : « Oreste aime Hermione qui aime Pyrrhus qui aime Andromaque qui aime le défunt Hector. »
Si Frédéric Constant prête ses traits à Pyrrhus, Catherine Pietri interprète Hermione, la fille de la plus belle femme du monde (antique), Hélène. « Elle a un côté insatisfait, on ne sait pourquoi. J’avais un fantasme, je la voulais poil-de-carotte plutôt que blonde comme l’était sa mère », plaisante la comédienne, dont la chevelure brune coiffera finalement son personnage. On retrouve dans cette création Franck Manzoni (Oreste) et Daniel Kenigsberg (Phoenix), vu dans Menschel et Romanska, il y a deux ans. Le rôle-titre est interprété par Anne Sée.
Derniers détails : les décors sont réalisés par les ateliers de la MCB, dont on soulignera encore une fois l’excellence, et ceux qui connaissent la Cie des Affinités particulières savent qu’un grand moment de théâtre les attend du 13 au 17 janvier.
(*) Andromaque est sous-titrée Chroniques des temps de guerre et prend place dans une tétralogie nommée Années de cendres, chroniques des temps de guerre, dont les précédents volumes étaient Tableau autour de G et Énéas neuf, deux œuvres contemporaines créées par la compagnie. Le quatrième et dernier volet de ce projet axé sur le mythe fondateur de la guerre de Troie sera Astyanax voit rouge. Il devrait réunir la même distribution et clore ce projet né, il y a plus de dix ans.
Pratique. Andromaque, chronique des temps de guerre de Racine, sur une mise en scène de Frédéric Constant, du lundi 13 au vendredi 17 janvier, à 20 heures, à l’Auditorium (34, rue Henri-Sellier). Durée :
2h30 avec entracte 15mn
(et c'est pas long, distorsion du temps réel très réussie, même mon compagnon a dit que c'était pas long). Plus de photos de la pièce
à découvrir sur notre site : www.berry.fr.
David Angevin
Cela se rejoue à Brest au Quartz (dossier de presse!) Mardi
ANDROMAQUE
CHRONIQUE DES TEMPS DE GUERRE
JEAN RACINE / FRÉDÉRIC CONSTANT
MARDI 21 (20h30) MERCREDI 22 (20h30) JEUDI 23 (19h30) JANVIER 2014 GRAND THÉÂTRE TARIFS 12€/17,50€/23.50€