Shadow Motel est un trio lillois qui sort son premier album chez les couillus/défricheurs/excellents (aucune mention à rayer ici) Crane Records, dont vous devriez aller fouiller chacune des releases. Venez décrasser vos oreilles avec ce post-punk hypnotique.
Le (seul) problème de cet album est d’être sorti la veille de Noël, soit à un moment ou non seulement vous pensez plutôt à vous goinfrer de dinde et à ouvrir des cadeaux plus qu’à errer sur l’interweb en quête d’un album nouveau pour nourrir vos oreilles; mais surtout, c’est trop tard pour l’intégrer dans les fameux tops de fin d’année qui sont tous déjà sortis et qui citent tous les cent mêmes albums, et trop tôt pour l’intégrer dans les listes des albums attendus de l’année 2014 – et du coup, il passe inaperçu dans les rédactions. En plus de ça, c’est trop tard pour le mettre sous le sapin.
Mais ce qui tombe bien, c’est que ce statut d’album maudit colle bien à ces neuf morceaux aussi sales que bons; mais pour contrer le karma, l’album a un avantage : qu’on l’écoute à Noël ou à un autre moment de l’année, on ne se défait pas de ces 40 minutes, qui restent bien ancrées en tête, sans aucun doute grâce au charme de la voix de Swan.
De la longue (quasiment sept minutes) Ivory Eyes à la bien plus courte (même pas 2 minutes 30) Dance Ritual, l’album est varié, se focalisant sur l’orgu(asm)e synthétisé et la guitare saturée pour mieux aller explorer des territoires aussi inattendus qu’extatiques. On y croise, non sans hasard, les ambiances des films de David Lynch et des films noirs, de Jefferson Airplane voire même Pavement, et des bouts d’influences qui viennent se parsemer dans ces compositions qui rappellent finalement plus l’ivresse d’une soirée qu’on se remémore avec nostalgie que n’importe quoi qu’on aurait déjà entendu ailleurs.
Premier album mais pas des moindres, on vous laisse l’écouter ci-dessous ou commander un des 250 exemplaires édités en vinyle.