Le 14 avril dernier une manchette de Newsweek a attiré mon attention sur David RothKopf. Je me suis donc procuré son bouquin chez Chapters, rue Ste-Catherine. Rothkopf vient de publier: «Superclass: The Global Power Elite and the World They Are Making». Rothkopf n’est pas n’importe qui. Depuis quelque temps, il possède sa firme à Washington (Garten Rothkopf), mais il s’est fait connaître surtout comme économiste et journaliste. il est l’ancien sous-secrétaire adjoint au commerce du gouvernement Clinton. Au-delà de toutes les fantaisies qui courent depuis la nuit des temps (comme les Rose-Croix et autres sociétés obscures), “Superclass…” a le mérite d’être un ouvrage dont les sources ont été vérifiées sur le terrain au cours des 2 dernières années.
De 2006 à 2007, Rothkopf a rencontré 150 personnalités et a dressé les lignes de “la main invisible “. Selon lui, une oligarchie de 6000 personnes détient le pouvoir et la richesse mondiale. Ils dirigent nos gouvernements (pas besoin de se présenter en politique), ils sont à la tête de nos plus grandes entreprises, ils sont les plus grands actionnaires de nos institutions financières, nos médias et …nos religions.
Parfois dans l’ombre de leurs banques Off Shore, ils facilitent l’existence des organisations criminelles et terroristes. Pour vous donner une idée de cette concentration; les 50 plus grandes institutions financières contrôlent 50 trillions d’actifs! Cela représente le tiers de l’actif mondial, entre les mains de seulement… 50 sociétés!
Le plus inquiétant est de constater les dégâts qu’ils peuvent causer. La crise financière actuelle a été engendrée par les grandes banques qui ont joué aux alchimistes avec de nouveaux produits financiers qu’ils maîtrisaient partiellement. Une fois l’implosion constatée, ils se tournent vers les gouvernements pour effacer les pots cassés avec les fonds publics!
Pour une des rares fois, un auteur (presque un acteur) s’immisce dans ce monde mystérieux à 41 000 pieds d’altitude, à bord des jets privés des milliardaires de l’ombre. Ils nous les nomment, nous les décrits et nous explique comment ils interagissent. Fascinant et inquiétant. Pour ceux qui maudissent encore les Américains, mauvaise nouvelle. On constate qu’ils s’affaiblissent de jour en jour, leur monnaie commence même à être relayé au second rang. En Asie, les gros Euros ont la côte. Les riches Arabes, Hollandais, Anglais, Canadiens, Chinois… prennent de plus en plus de place sur l’échiquier.
Impossible de ne pas penser à la famille Desmarais et à leurs nombreuses amitiés et protégés, dont Nicolas Sarkozy. Une entreprise qui porte bien son nom: Power.