Après avoir découvert la plume d’Henry BAUCHAU avec « Boulevard périphérique », j’ai eu envie d’aller plus loin.
Dans les rayonnages de la bibliothèque, je me suis laissée tentée par « L’enfant rieur ». Le titre y est pour beaucoup, je crois. Il m’a fait penser aux enfants qui rient assez naturellement et spontanément. Ça m’a donné un peu de baume au cœur dans cette période de grisaille ! Et le hasard a fait qu’il s’agisse d’une autobiographie d’Henry BAUCHAU qui relate une période de sa vie, de 1913 à 1940.
J’ai beaucoup aimé découvrir l’homme, celui qui tenait une plume remarquable. Il faut dire que tout jeune, il a été éveillé à la culture et initié à toutes formes d’expression artistiques (la littérature, la musique, la danse…) qui ont fait de lui un érudit. Son père racontait, chaque soir, à ses deux fils, une histoire. « C’était pour nous une grande richesse, et nous en avons gardé un souvenir très fort. J’ai toujours senti que ces contes du soir, alors que je ne savais pas encore lire, m’ont ouvert le monde imaginaire. » (P. 51)
Il s’est également beaucoup confronté physiquement à la performance avec de nombreuses activités sportives, une manière, à l’époque, de montrer sa virilité, et ce, malgré une santé fragile qui l’ont obligé à être séparé régulièrement de sa famille pour faire des cures.
Il a fait des rencontres qui lui ont permis de s’émanciper de l’éducation reçue de ses parents. Son initiation à la politique et à la religion aux côtés d’un certain Raymond y est largement évoquée avec ses articles rédigés dans le journal « Esprit Nouveau ». Des voyages à l’étranger avec un Abbé ont contribué à élargir son horizon et achever son parcours initiatique avant de devenir père et d’affronter la période de la 2de guerre mondiale.
Avec du recul, voilà ce qu'il peut dire de la famille (P. 134) : « Ce que Tartuffe montrait, c’était l’étroitesse des perspectives d’une famille, emprisonnée par les traditions et les habitudes qui empêchaient les jeunes de vivre et laissaient les autres en proie à l’hypocrisie de Tartuffe. »
Ce récit est très bien écrit et se laisse aborder avec facilité.
Pour revenir au titre du livre, cette autobiographie permet de mieux comprendre comment un homme perd progressivement son rire, rattrapé par la gravité des événements auxquels il est confronté.
Je lirai d’autres œuvres d’Henry BAUCHAU avec un nouveau regard !
Annie