Si la question des revendications frontalières terrestres constitue un casse-tête juridique et géopolitique incommensurable, il en va de même pour les surfaces maritimes. Ce mouvement, plus récent, débute dans les années 50 avec la décision du Chili et du Pérou de prendre possession des eaux bordant leurs frontières. Ces deux états instaurent le principe des 200 miles, l’équivalent de 370 kilomètres. Cette donnée sera ensuite reprise par les pays européens. Devant les risques d’imbroglios juridiques, la communauté internationale se dote d’une législation spécifique. Elle voit le jour sous l’égide de l’organisation des Nations Unies en Jamaïque après près de dix années de travaux. La convention de Montego Bay entre en application en 1994 après de multiples soubresauts portant sur le périmètre de son application.
Ainsi sont reconnues officiellement les zones économiques exclusives. Celles-ci accordent des « droits souverains aux fins d’exploration et d’exploitation, de conservation et de gestion des ressources naturelles, des eaux surjacentes aux fonds marins, des fonds marins et de leur sous-sol ». L’enjeu est de taille. D’un point de vue politique d’une part. Grâce aux « confettis de l’empire », la France règne sur la deuxième aire maritime au monde, avec 11 millions de km2 *, derrière les Etats-Unis avec 11,3 millions de km2, mais devant l’Australie (8,15 millions), la Russie (7,6 millions), le Canada (5,6 millions) ou encore le Japon (4,48 millions). D’un point de vue économique surtout. Car les océans possèdent un potentiel énergétique et halieutique dont on mesure mal encore les contours mais dont on pressent que le rôle sera grandissant dans les décennies à venir.
* A noter que la France doit faire la preuve d'ici un an, auprès d'un organisme en lien avec l'Onu, de la pertinence de sa demande d'extension du plateau continental qui porte sur un million de km2 au total.
Photo : Nasa.