Le PG voulant des listes autonomes vis-à-vis du PS dans toutes les villes, le PCF travaillant, au cas par cas, à des rassemblements les plus larges possibles pour mettre en œuvre au plan local des politiques anti-austérités. L’exemple emblématique étant Paris.
Dès son arrivée au restaurant du Lac, dans le 19ème arrondissement où se déroulait la rencontre, Pierre Laurent se voulait constructif : « Cette rencontre est la bienvenue pour relancer le Front de gauche » d’autant, ajoute-t-il d’emblée que « face à la politique dangereusement libérale de François Hollande, l’heure est plus que jamais à la mobilisation ». Même son de cloche chez Jean-Luc Mélenchon pour qui « il faut sortir par le haut de cette situation » après les vœux de Hollande qui témoignent de son rapprochement avec la droite, le co-président du PG appelle à ce que « la gauche du PS n’avale pas cette horreur du Pacte de responsabilité ».
Volonté d’apaisement donc de part et d’autre même si les sujets de discussion et même de controverses ne manquent pas. D’ailleurs les deux heures trente de discussion ont permis de premières avancées, mais visiblement tout n’est pas encore réglé. A sa sortie Pierre Laurent s’est voulu raisonnablement optimiste : « nous avons rapproché nos points de vue » a-t-il expliqué. Contre la politique de François Hollande « nous avons défini des axes de mobilisation comme sur la fiscalité, l’emploi, les institutions ». Cependant le débat devra se poursuivre « sur l’Europe qui a donné lieu à de premiers échanges », comme sur les municipales « avec question de l’utilisation du logo Front de gauche qui pose problème au PG» quand le PCF participe à des listes d’union avec le PS. Au total, pour le dirigeant communiste « ce qui s’est passé ce matin est rassurant ». « La crise est derrière nous, il y a encore des choses à régler, les blessures à panser, mais cette rencontre a tenu ses objectifs », estime-t-il.
Propos plus nuancés chez Eric Coquerel, responsable du PG, qui déclare lui « que cette crise est surmontable ». S'il souligne l’accord sur la mobilisation « contre la politique de François Hollande », il pointe « la question de l’utilisation du logo dans la campagne des municipales qui reste à régler ». Au risque sinon d’avoir « des difficultés à aller plus loin notamment sur l’Europe ». Ajoutant : « des listes autonomes du PG ne sont pas impossibles », avant de conclure que « la ligne de l’autonomie doit devenir la règle pour toutes les élections à venir ». Des avancées qui restent à confirmer.