Piégé // De Yannick Saillet. Avec Pascal Elbé, Laurent Lucas et Caroline Bal.
Yannick Saillet réalise ici son premier long métrage (après trois court de 1988 à 1995). Je dois avouer que je ne savais pas trop à quoi m’attendre avant d’entrer dans la salle
et puis qu’est ce que je me suis ennuyé. Les paysages sont beau mais Pascal Elbé n’impose aucune émotion et aucun charisme ce qui, malheureusement, ne pouvait que décevoir le
spectateur que je suis. Avec un sujet comme celui-ci il fallait faire quelque chose d’angoissant, surtout qu’il n’y a pas grand chose pour rythmé ce fait terrible. Le film ne bouge pas (bon, au
fond c’était logique puisque que l’on se concentre justement sur quelqu’un qui ne peut plus bouger le pied). Si ce genre d’histoire aurait pu faire un film magnifique, il finit par devenir
légèrement soupirant. Je dois avouer qu’au bout d’une heure de film j’avais envie de quitter la salle. Je suis aller au bout pour aller voir le dénouement qui aurait pu être émouvant mais comme
le désert, le film est sec et mes yeux aussi. Je ne sais vraiment pas ce qui s’est passé. Piégé ne se permettant pas grand chose, les divers contacts de Denis sont vains et le
film tombe alors dans le pathos qui ne fonctionne pas (aucune émotion ne transperce le spectateur).
Après avoir survécu à une attaque éclair, le sergent Denis Quillard pose le pied sur une mine russe à double détente. Seul rescapé de sa patrouille, coincé au milieu du désert afghan, il doit
faire face à cette situation et affronter ses doutes comme ses peurs. L’ennemi se rapproche. Il a quelques heures pour s’en sortir. Le compte à rebours a commencé.
Le plus gros problème de Piégé c’est Pascal Elbé. Non pas que cela soit un mauvais acteur à proprement parler mais disons que j’aurais bien aimé qu’il y mette un
peu plus du sien. J’avais l’impression de voir une sorte de mauvaise blague. Ce que j’ai bien aimé dans ce film c’est l’introduction. Elle pose plutôt bien les bases (le soldat qui perd pied, le
danger qui vient de l’on ne sait pas vraiment où, l’éthique militaire quand l’un des soldats découvre quelque chose qui pourrait changer leur vie, etc.). Et puis tout d’un coup le film disparait
dans une sorte de mixture pas très potable alors qu’il y avait largement de quoi faire (notamment avec un personnage en particulier mais qui par malchance ne peut pas parler). Le pire finalement
c’est que dès que Piégé a des opportunités et il les repousse presque automatiquement à chaque fois. Le récit aurait pu donc être artificiellement gonflé grâce à des dialogues.
Cela aurait pu être intéressant de comprendre ce qui s’est passé dans la tête de ce soldat dont finalement on ne connait rien ce qui implique encore plus le fait que le spectateur n’a rien à
faire de lui.
Une fois l’introduction du film passée, il ne se passe plus rien et le spectateur est… comme le titre du film… piégé. C’est terrible car j’avais envie de tout le contraire, d’être surpris, de
voir quelque chose de nouveau dans le cinéma français. Surtout que c’était une vraie proposition. Et puis l’affiche du film est magnifique tout de même (on ne peut vraiment pas juger un livre sur
sa couverture, ce n’est pas valable mais je me fais continûment avoir). Laurent Lucas (Lemming) ne sert pas à grand chose non plus. Cet acteur que j’aimais bien
au début de sa carrière commence à faire des choix plus que douteux. En partie parce qu’il a semble t-il disparu des écrans. Il tente d’être crédible mais j’ai l’impression qu’en France on ne
peut pas faire de films de guerre (ici plus ou moins de guerre à proprement parlé) ou dérivé sans que cela tombe dans ce truc fade qui ne fait jamais monter la tension. Les seuls films de guerre
que l’on réussit finalement ce sont ceux que l’on fait sur les guerres que la France a réellement vécu sur son territoire.
Note : 2/10. En bref, le spectateur est piégé dans un navet sans charisme et ennuyeux malgré une belle photographie.