Magazine Séries

Critique Ciné : L'Amour est un Crime Parfait, thriller Hitchcockien

Publié le 17 janvier 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

21030060_20131127151707828.jpg

L’Amour est un Crime Parfait // De Jean-Marie Larrieu et Arnaud Larrieu. Avec Mathieu Amalric, Karin Viard et Maïwenn.


De toute la filmographie de Jean-Marie et Arnaud Larrieu, je dois avouer que je ne sais pas quel est le film que je déteste le plus. Il y a bien Le Voyage aux Pyrénées avec Jean Pierre Daroussin qui doit certainement être leur pire. Leur dernier film, Les Derniers Jours du Monde était plutôt intelligent mais m’avait, par sa longueur, profondément ennuyé. Du coup, c’était sans grande hâte que je me suis plongé dans L’Amour est un Crime Parfait. Ce qui m’a surtout motivé c’est le casting et notamment Mathieu Amalric que je trouve toujours aussi brillant dans sa manière d’interpréter ses rôles. Disons qu’il a un truc très théâtral et étant un grand amateur de théâtre, j’aime beaucoup (c’est d’ailleurs aussi en partie pour ça que je suis tombé l’an dernier sous le charme du brillant La Vénus à la Fourrure de Roman Polanski). Je dois avouer que ce film m’a posé un problème car une fois vu, j’avais deux avis. D’un côté j’étais intégralement pour et d’un autre côté légèrement contre. Je n’ai malheureusement pas réussi à trouver de juste milieux malgré toute la bonne volonté dont le film peut faire preuve. Car les Larrieu savent ce qu’ils font avec leur caméra, on ressent un truc Hitchcockien et puis patatra… il y a Maïwenn.
Professeur de littérature à l’université de Lausanne, Marc a la réputation de collectionner les aventures amoureuses avec ses étudiantes. Quelques jours après la disparition de la plus brillante d’entre elles qui était sa dernière conquête, il rencontre Anna qui cherche à en savoir plus sur sa belle-fille disparue...
Avant toute chose, ce qui porte préjudice à cette bonne petite histoire dans les montagnes c’est le temps. Le rythme aurait mérité d’être plus nerveux, plus misanthrope. Surtout que la dualité du héros, à la fois professeur de littérature, écrivain raté, passionné de jeunes étudiantes, amoureux éperdu et dont la relation avec sa soeur devient rapidement perverse et hypnotique avait largement de quoi être beaucoup mieux exploité. Certes, les Larrieu nous offre de belles manières d’exprimer les soucis du personnage, notamment au travers de ces petits éléments qui font directement référence à Hitchcock. Je ne vais pas vous les citer mais vous allez les remarquer dès que vous les verrez c’est certain. Incarné par un Mathieu Amalric très en forme, soigneux dans son utilisation du verbe comme toujours, brille dans sa manière de montrer que même si en apparence ce n’est pas un méchant, il a le profil parfait du gros pervers capable de tuer. Si je ne vous révèle pas le twist final, je dois avouer que je ne m’y attendais pas nécessairement. Vous allez m’appeler naïf mais le film nous envoie sur tellement de pistes différentes.
On retrouve également les thèmes très chers aux Larrieu. Que cela soit ce rapport avec le sexe (Karin Viard qui se rase le vagin c’est presque cul-te), le côté libertin, les décors, etc. Ils maitrisent donc toujours très bien tout ça et cela donne un film qui fonctionne très bien. Une bonne surprise. Si je suis allé plus ou moins à reculons par moment, je ne garde qu’un seul mauvais souvenir de L’Amour est un Crime Parfait : Maïwenn. Je n’aime pas cette actrice, son sujet minaudé et ses larmes de gosse en peine (Luc Besson n’a pas du la rendre suffisamment heureuse). Du coup, les gros plans sur son visage bourré de boutons n’aide pas non plus le spectateur à apprécier le spectacle.  L’approche des frères Larrieu est donc intéressante même si parfois le film se gouffre en plein dans ses tourments à cause d’un rythme mal maitrisé. Le film aurait mérité d’être amputé d’une bonne vingtaine de minutes et cela aurait certainement été beaucoup plus efficace et l’on aurait pu ressentir le côté bien ficelé du thriller qu’il y a derrière.
Note : 6.5/10. En bref, une bonne surprise à l’air Hitchcockien.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Delromainzika 18158 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines