Les évaporés, Thomas B. Reverdy

Par Fannybleichner

La lecture c’est aussi un bon moyen d’évasion quand on est cloué au lit. Mon appendice a pris ses cliques et ses claques et moi il a bien fallu que je m’occupe. Les évaporés m’a donc accompagnée durant ces quelques jours à l’hôpital.

Les évaporés, ce sont ces hommes qui disparaissent du jour au lendemain au Japon. Parce qu’ils sont déshonorés, en danger, parce qu’ils ne peuvent plus payer leurs dettes ou parce qu’ils décident de commencer une nouvelle vie, ces hommes quittent tout sans plus jamais donner de nouvelle. C’est ce qui arrive au père de Yukiko, une jeune femme japonaise qui vit aux Etats-Unis. Elle décide donc, à la demande de sa mère, de retourner dans son pays natal, pour le retrouver coûte que coûte. Dans cette quête inespérée elle emmène son ancien amant, Richard B., qui est détective privé. Ces recherches très compliquées les mèneront dans différentes villes japonaises, à la découverte de leurs traditions, leur histoire et leurs hommes, mais aussi dans les tranchées perdues de leurs propres sentiments et leurs interrogations. En parallèle, on découvre la nouvelle vie que mène Kaze, le père de Yakuzi, accompagné d’un très jeune garçon déraciné, à la recherche quant à lui de ceux qui l’ont forcé à quitter tout ce qu’il possédait jusqu’ici.

Fort heureusement il est moins question d’aventure et de roman policier, j’ai horreur de ça, que de découverte du Japon (moi qui avait été déçue par le peu qu’en disait Amélie Nothomb, ici on découvre un art de vivre et une façon de penser très différents des nôtres), notamment autour de la catastrophe de Fukushima et des yakuzas. Il est également beaucoup question d’interrogations plus générales autour du chagrin amoureux, de l’espoir et de la question de la fuite.

Le tout est écrit dans un style délicat et un univers très poétique. C’est un plaisir du début à la fin.

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