« Métro ROME. Au 6ème et dernier étage d’une copropriété de 1900, charmant studio 20 m², meublé, comprenant: pièce principale, kitchenette, salle d’eau avec WC. Appartement lumineux. Disponible au plus tard le 31 décembre 2013. Photos à venir. » Oui pourquoi pas… A force de patauger dans les annonces immobilières je m’y noie un peu, je ronchonne et bougonne sans trop me rendre compte du luxe que c’est, de pouvoir choisir.
Cette fois-ci c’est un peu différent. Station Rome, ça me rappelle quelque chose… Un roman lu il y a à peine un mois, cadeau de ma sœur à mon père qui a insisté pour que je le lise (un livre qui circule d’une main à l’autre, une idée qui me plaît).
C’est une lecture qui m’a interpelée puisqu’elle se présente sous la forme d’un journal intime tenu par un ancien musicien maintenant SDF. Ironie du sort, il passe le plus clair de son temps Station Rome à quelques pas, des magasins de musique. A travers ces quelques lignes rédigées quotidiennement, dans un mac do, une église ou sur un trottoir, on assiste à la descente aux enfers de cet homme d’abord considéré comme un « claudo exemplaire » à un homme déchu, perdu dans les méandres de son passé torturé et fantasmé. Le regard de cet homme sur ses semblables, sur la société mais aussi sa cruelle évolution, la perte progressive de la notion de réalité, tout cela est traité avec beaucoup de finesse.
Un roman qui change de ce que j’ai l’habitude de lire et qui m’a à la fois intéressée par son aspect social, la dimension de proximité (je suis toujours plus sensible quand il s’agit de lieux que je côtoie), la justesse de l’écriture et la violence de l’histoire. A laquelle je repense souvent.