" L'ainé a pris la veste de matelot de Marius et il l'a brandie au-devant de la locomotive. Comme une cape de torero. Il n'a pas reculé quand le train est passé, il a retiré la veste au dernier moment, l'a ramenée sur le côté, une cambrure élégante, le mouvement parfait du tissu qui frôle la carlingue sans la toucher. Le train a sifflé et il a filé en emportant le dernier wagon.Le garçon m'a défiée, il devait s'attendre à ce que je l'engueule.- Avec un courage pareil, tu devrais pouvoir faire quelque chose de bien dans ta vie..., j'ai dit.J'ai croisé ses yeux et j'ai vu quand ça a frémi, il y a eu un temps bref où, sous son crâne de piaf, quelque chose qui s'était perdu s'est enfin réjoui."(extrait de "Une part de ciel" de Claudie GALLAY, Actes sud, photographie trouvée sur le tableau pinterest de "La rate au court bouillon")
" L'ainé a pris la veste de matelot de Marius et il l'a brandie au-devant de la locomotive. Comme une cape de torero. Il n'a pas reculé quand le train est passé, il a retiré la veste au dernier moment, l'a ramenée sur le côté, une cambrure élégante, le mouvement parfait du tissu qui frôle la carlingue sans la toucher. Le train a sifflé et il a filé en emportant le dernier wagon.Le garçon m'a défiée, il devait s'attendre à ce que je l'engueule.- Avec un courage pareil, tu devrais pouvoir faire quelque chose de bien dans ta vie..., j'ai dit.J'ai croisé ses yeux et j'ai vu quand ça a frémi, il y a eu un temps bref où, sous son crâne de piaf, quelque chose qui s'était perdu s'est enfin réjoui."(extrait de "Une part de ciel" de Claudie GALLAY, Actes sud, photographie trouvée sur le tableau pinterest de "La rate au court bouillon")