Taillé pour le dance floor dans une première mesure, Everlasting Sunday épuise les membres par le biais d’une musique électronique sinusoïdale, aux rebonds dangereusement entraînants "Maputo Jam". Difficile de résister à ce courant sonore tant la recette semble ici confectionnée avec une insolente facilité comme l'affirme le titre électro-funk "Nautic Walking". Rythmée sur une cadence house aux bpm enlaçants et percutants "Minerals", la musique de Cuthead dévie rapidement d’une trajectoire toute tracée pour s’engager sur des sentiers bien moins "night-clubbing". La suite du disque quitte ainsi le monde souterrain et moite de la deep-house pour envisager un arc plus éclairé.
A ce titre la piste médiane du disque ou la première de la face B pour le vinyle, "Everlasting Sunday", marque une séparation entre un début d’album joyeusement techno / house et une autre faisant état d’un hip-hop plus "trip" que "hip". Cuthead magnifie alors l’art du contre rythme et nous livre des compositions aux cadences cassées et malmenées, en y mêlant d’improbables nappes au lyrisme averti tel que l’envisage le titre "Hold On".
L'ambiance y est vintage, gorgée de soleil, et résolument plus smooth. On repense à Cashmere Cat et plus particulièrement à Madvillain sur "Vice - Versa" et "Calculator Watch" ou encore à Sharon Jones sur "Deep Shadows". Que du bon en somme !
En bref : aussi rythmique que mélodique, Everlasting Sunday est un disque qui risque de s'agripper rapidement à votre cerveau ! Idéal pour rester dans le mouvement pendant et après une soirée trop arrosée.