Après une introduction à l’inspiration Curesque presqu’évidente, c’est Keep it Healthy qui installe l’auditeur dans une ambiance toute aussi sombre et prenante. La voix douce d’Emily Kokal charme sans aucun mal. S’en suit le premier extrait de l’album : Love is to die. Tout est dans le titre. On ne quitte décidément pas la noirceur et le brouillard que le groupe prend un malin plaisir à distiller dans leurs arrangements un peu électro par endroit et totalement portés par la basse. Et ça va continuer dans tout le reste de l’album (ou presque). Le titre Hi en est encore un bel exemple.
Warpaint est un disque cohérent du début à la fin. La jolie voix de Kokal s’allie sans mal à l’ambiance atmosphérique et froide que dégage la musique du groupe. Il faut dire que le producteur et le mixeur de l’album s’y connait plutôt bien en noirceur. En effet, Flood, de son petit nom, a également collaboré avec Nick Cave and The Bad Seeds ou New Order, alors forcément, ça aide. Niveau influence, on pense forcément à The Cure, à Cocteau Twins ou un peu à Björk (Biggy), à l’écoute de Warpaint et ce n’est pas du tout pour nous déplaire.
Ce nouvel album est définitivement ambitieux et paraîtra peut-être un peu ennuyeux par moment, mais il faut lui donner une chance et plusieurs écoutes pour se rendre compte de ce que Warpaint livre ici : un travail léché et passionnant qui explique les 4 ans d’attente. Le tout est de se laisser emporter dans le monde magique et embrumé du groupe. A partir de ce moment-là, il est difficile de ne pas planer, en leur compagnie, de se perdre et d’en redemander. Heureusement, il y a une douzaine de titres dans Warpaint et le tout dure presque 1h donc, ce serait dommage de se priver.