8ème et dernière édition.Présenté par Julien Lepers
Huit ans que cette tournée existe (elle est née en mars 2006), huit ans qu’elle draine les foules à travers la France. Dire qu’au départ personne ne croyait à ce concept fou imaginé par Maichel Algay : ressortir de la naphtaline des artistes qui avaient été soit des idoles soit les interprètes d’un megatube dans les années 60 et 70. Et ça a marché au-delà de toutes les espérances. A croire qu’il y avait une vraie attente inconsciente. Michel Algay a créé la notion de « nostalgie positive et festive ». Il faut le voir le public ; il faut lire le bonheur dans ses yeux ; il faut partager cette ferveur, cette communion, ce plaisir tout simple. Ils forment une famille générationnelle. Ils se sont faits beaux, ils affublent des atours qui ne sont pas toujours du meilleur goût, mais c’est leur manière de remercier. Ils vont à la messe…
La huitième édition (annoncée comme étant la dernière) ne déroge pas à la règle. Au fil des années, le spectacle est devenu de plus en plus professionnel. On ne se moque pas du monde. Un grand orchestre, quatre choristes, quatre danseuses, des tenues élégantes, des lumières magnifiques, des projections judicieuses et deux gigantesques écran qui encadrent la scène de façon à ce que l’on puisse, d’où que l’on se trouve, voir les artistes en gros plan. C’est dans ce superbe décor, véritable écrin, que viennent se produire une grosse douzaine de ceux et celles qui ont enchanté la jeunesse de la grande majorité des spectateurs.
C’est Hervé Vilard qui a l’honneur d’ouvrir le bal et de donner le ton à la suite du spectacle. Hervé est le Monsieur Loyal idéal. Légitimé par ses tubes (Venise, Nous, Capri c’est fini, Méditerranéenne), il s’investit en tant que porte-parole de ses collègues pour confier le bonheur qu’ils ont à « donner du bonheur ». Sur scène, il ne triche jamais. Interprète hors pair, il vit ses chansons (les gros plans, qui ne pardonnent rien, l’attestent). Il est parfait pour donner le la, faire l'apologie de ce noble statut de "chanteur populaire" et personnaliser ce qu’était ce fameux « âge tendre »…
Après lui surgit l’inamovible et inoxydable Michel Orso. A 77 ans, incroyablement trépidant et bondissant, il semble avoir reçu en transfusion les cent-mille volts de Gilbert Bécaud qui sont venus enrichir encore les cent-mille siens !Viendront ensuite Michelle Torr, Gianni Lazzaro, Annie Cordy, Dave, l’accordéoniste Michel Pruvot, Monty, le Grand Orchestre du Splendid, Pierre Charby, Gigliola Cinquetti, Herbert Léonard et Danyel Gérard… Ne manquent à la liste annoncée que deux sacrées pointures, Jean-Jacques Debout et, pour cause de maladie, François Valéry.
Bien sûr, on en aime certains plus que d’autres, mais tous donnent le meilleur d’eux-mêmes.Personnellement, j’ai particulièrement apprécié trois grands moments : l’interprétation a cappella et sans micro du Clown, la performance vocale de Dave dans La Décision sur un thème classique de Brahms avec un somptueux arrangement symphonique, et la version aussi délirante que classieuse de Macaopar le Grand Orchestre du Spendid.
Voilà. Trois heures de spectacle, trois heures de partage, trois heures d’un bonheur simple et total… Le rideau se baissera définitivement (?) en juin.