Alors que la rediffusion intégrale de Star Wars se poursuit sur M6, la France s’engage à son tour dans « la guerre des drones ». Des vols d’essais au recours massif à des armes d’attaque, les projets dépassent désormais les cercles d’initiés et soulèvent de sérieuses inquiétudes. La plus grande étant l’émergence d’un monde où la machine ferait « sa » propre guerre de façon autonome et non contrôlée.
Predator, Reaper ou encore nEUROn. Autant d’ « objets violents non identifiés »(cf. Grégoire Chamayou) en train de miner le concept de guerre « juste » tel qu’on le connaît depuis Sun Tzu et la Grèce antique, dont l’idéal élève le courage au panthéon des vertus martiales. Sonnant la fin du corps à corps et le recul de l’humain, le drone change-t-il pour autant le paradigme militaire ?
« La guerre moderne est invisible, la distance lui ôte sa gravité » N. Abé.
Symptôme post et transhumaniste du combattant de demain, le drone ouvre la voie à de nouvelles perspectives dont il est encore difficile de tracer les contours, tant le sujet remet en cause le modèle de défense classique. Point d’acmé de l’ère post-héroïque où les États souhaitent s’affronter sans perdre de soldats, cette « arme de terreur » de plus en plus autonome pose des questions nouvelles, à la fois d’ordre moral, éthique et métaphysique. De là à craindre le retour de Terminator, le capitaine Emmanuel Goffi se dit « moins inquiété par l’humanisation des robots que la robotisation des humains ».
Conférence : "Quelle place pour l’éthique dans la guerre des drones ?" organisée par l’ANAJ-IHEDN.
Pour finir, quelques images de prototypes à venir…