Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris présente l’exposition Decorum, une centaine de tapis et de tapisseries signés par des artistes modernes (Fernand Léger, Pablo Picasso) et contemporains(Dewar & Gicquel, Vidya Gastaldon).
Decorum permet de découvrir les œuvres tissées, souvent insoupçonnées, d’artistes majeurs et le travail d’artistes injustement méconnus (Guidette Carbonell). Des pièces anonymes de différentes époques et régions sont également exposées afin de déceler des influences et d’engager des confrontations.
Objets à la fois visuels et tactiles, esthétiques et fonctionnels, facilement transportables (Le Corbusier qualifiait ses tapisseries de « Muralnomad »), tapis et tapisseries transcendent les habituelles frontières des arts décoratifs et du design.
"Jusqu’à la fin du XIXème siècle, les peintres se limitaient au dessin du carton destiné à être tissé ou à la représentation de tapis orientaux dans leurs tableaux (Lotto, Holbein, Delacroix). Au cours du XXème siècle, les avant-gardes artistiques européennes révolutionnent l’esthétique et la technique de l’art textile. Les artistes tissent eux-mêmes leurs tapis en faisant référence à des pièces anciennes ou en utilisant des motifs ethniques et géométriques.
Souvent porteurs d’un message politique ou féministe à partir des années 1960, tapis et tapisseries suscitent un regain d’intérêt sensible depuis les années 2000. De jeunes artistes contemporains comme Caroline Achaintre ou Pae White produisent des pièces tissées originales qui intègrent tradition, modernité ou influences extra-occidentales et expérimentent de nouvelles techniques, comme le tissage numérique.
L’exposition va ainsi à l’encontre des idées reçues présentant la tapisserie comme un art mineur ou anachronique. Elle permet par ailleurs de renouer avec une histoire peu connue du musée qui possédait un département Art et Création Textile dans les années 1980.
L’artiste londonien Marc Camille Chaimowicz, directeur artistique invité, a conçu la scénographie inédite de l’exposition en collaboration avec l’architecte Christine Ilex Beinemeier. Jean-Philippe Antoine, professeur d’esthétique, propose une programmation de « musique d’ameublement », diffusée en fond sonore dans l’exposition.
Un catalogue largement illustré et co-édité par Skira Flammarion est publié à cette occasion (graphisme : Huz&Bosshard)"
MUSEE D’ART MODERNE DE LA VILLE DE PARIS
11 avenue du Président Wilson – 75116 Paris
jusqu’au 9 février 2014
Helene Frances Gregor, Totem n°5, 1976, Tapisserie de basse-lice en laine, 250 x 180 x 25 cm, Fondation Toms Pauli, Lausanne © Helen Frances GREGOR Photo: Fibbi-Aeppli, Grandson
Nathalie Du Pasquier, Equador, 1986, Coll. particulière, Milan / Photo : Ilvio Gallo
Maryn Varbanov (atelier Sofia), Arythmie, 1972, Tapisserie de basse-lice en laine / Courtesy musée Jean-Lurçat et de la tapisserie contemporaine, Angers © Maryn Varbanov
Le Corbusier, Marie Cuttoli, 1936, Fondation Le Corbusier, Paris / © F.L.C. / Adagp, Paris 2013
Olga de Amaral, Pared de calicanto, 1980, Tapisserie en laine et crin de cheval / Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, © Olga de Amaral. Photo © Éric Emo/Musée d’art moderne/Roger-Viollet