16 janvier Ma fille chérie, J'espère que tu vas bien, moi ça va. Voilà trois ans que tu as pris ton envol, loin, à l'autre bout de la Terre. Tu as bien fait, à ton âge j'aurais fait pareil. Pourquoi ne l'ai-je pas fait ? S'il te plaît épargne-moi les questions qui fâchent, à ton âge je connaissais déjà ta mère. La Polynésie c'est loin, il faut être réaliste, je doute d'y aller un jour. Mais Internet efface les distances et ce petit œil au-dessus de mon écran, le fil, Big Brother... Tu as complètement réussi dans ton métier et te voilà enceinte d'un petit Polynésien, je vois déjà la peau caramel de ses petits pieds frotter contre ta peau crème de métropolitaine. Car tu resteras toujours, malgré tout, une métropolitaine. Pardon si je suis brutal, c'est le chagrin de te voir si loin, quelquefois j'enverrais valser tout ce matériel de merde pour te tenir un instant dans mes bras. C'est vrai que tu n'as jamais vraiment aimé ça, les câlins, à part ceux de ton homme. Moi non plus d'ailleurs et vingt ans de divan n'y ont rien changé. Reviens nous voir de temps en temps que j'embrasse le ventre sucré de ton bébé... Je t'aime. Très fort.
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