J’ai trouvé ces poèmes de Patricia Castex Menier dans le dernier numéro de la revue A l’index (n°25 de janvier 2014) dirigée par Jean-Claude Tardif.
Quelques îles furent des geôles.
A la saison des mûres,
ne pas oublier,
en se blessant bêtement aux barbelés des ronces.
***
Déportation.
La mémoire fait sa ronde.
Même sans noms,
même sans stèles,
ruines amères, nécropole à ciel ouvert
Au bout du cap,
le mur des dictatures,
plus infranchissable, assurait-on, que celui des
tempêtes.
***
Se nourrit-on d’idées ?
Détenus et gardiens.
Elles décharnent les uns, rendent obèses les autres.
***
La terre retentit.
Elle demande qu’on l’écoute encore.
Tant de bottes, tant de crosses
piétinèrent le dessin d’un pied nu, la trace d’une
sandale
Le vent tire sur la corde,
le soleil ajuste la mitraille.
Les verrous ont sauté.
Mémoire hagarde face à la lampe braquée.
***
Réverbération.
Le cri peut rendre aveugle.
On plisse les yeux,
frontière noire,
ligne de partage entre un monde bien en chair, et
l’autre