A une heure du matin // © // Corinne Barbier //
Vitré au scalpel
ce court intérieur
pourpre velours cher terrier
fendu d'un matin rude et blanc vers quoi
les cœurs las tournent tournent sols
Rien au delà pieds carrelés tête tuilée rien que
ce saignement froid de brique ce
miroitant silence
Edith Masson
Fenêtre sur ciel
Viens, viens tout près de moi
Viens, viens à mes genoux
Regarde les flammes du feu de bois
Elles dansent pour nous.
Une musique glisse dans la pièce
C’est l’automne qui s’en va
Le soleil enfin se presse
Il s’efface derrière les toits.
Viens, viens vers la fenêtre
Viens, viens rejoins-moi
Le vent faufile mon être
L’entends-tu, il est par là.
Une ombre dessine le mur
Où es-tu ? Tu es parti
Je t’aperçois dans l’échancrure
De la porte un peu ternie.
Viens, viens tout près de moi
Viens, viens à mes genoux
Est-il trop tard, tu crois
Pour enlever le verrou ?
Sandrine Davin
dans la chambre un désert
de sable des langues
de pierre molles
l’orée des saveurs
autour d’un profil
cloué vide
sans un mot dedans
ça pousse
comme une flaque gelée
ça fait tapisserie
par endroits
lézardes morsures
du sable
croûtes séchées
jonchant
le sol
loin
comme un désert
sans bord
Rodrigue Lavallé