En Argentine, les réactions sont nombreuses à gauche et le Gouvernement a décrété trois jours de deuil national. De partout dans le monde hispanique, on salue la mémoire de l'écrivain, du lutteur, de l'intellectuel qu'il fut... Ces réactions trouvent naturellement leur écho dans les pages du journal où il travaillait, Página/12.
Pour en savoir plus, lire l'article principal de Página/12. Comme hier, il est accompagné de plusieurs autres écrits sur le même sujet.
Et la vignette du jour de Miguel Rep lui est dédiée, lui qui fait parler les livres dans leur bibliothèque, des livres, ceux de Gelman, qui veulent faire au poète disparu une minute de non silence et se mettent donc à lire leurs propres vers...
Aujourd'hui, c'est à notre tour de faire une minute de non silence pour Juan Gelman En avant, les amis ! Dans le grand ciel de la poésie ou plutôt sur la terre ou dans le monde de la poésie, qui comprend des cieux astres Dans les dix ans qui suivirent la crise, on vit décliner le coefficient de tendresse J'écris dans l'oubli, dans chaque feu de la nuit, chacun de tes traits Assis à côté d'une chaise défoncée, malade, à peine vivant, j'écris des vers préalablement pleurés par la ville où je suis né Cette Ophélie n'est pas la prisonnière de sa propre volonté. Elle reste son corps, splendide comme une gorgée de vin Quand bien même je mourrais demain, je mourrai avant-hier de nuit, avec un petit couteau élégant, je m'en vais à Caravel 76 (1) (Traduction Denise Anne Clavilier)
(1) N'étant pas spécialiste de la traduction de Juan Gelman, je ne peux faire que des suppositions et j'imagine donc qu'il s'agit là de la chaîne d'hôtels de luxe Caravel, présente dans toute l'Amérique latine (allusion aux caravelles de Christophe Colomb).