Comme
je le disais déjà hier, comme toujours pendant les vacances
estivales de l'hémisphère sud où je profite du calme de
l'actualité pour mener d'autres projets, mon agenda chargé de cette
semaine m'empêche de donner dans Barrio de Tango toute l'importance
que revêt le décès du poète et militant des droits de l'homme que
fut Juan Gelman, mort avant-hier à 83 ans.
En
Argentine, les réactions sont nombreuses à gauche et le
Gouvernement a décrété trois jours de deuil national. De partout
dans le monde hispanique, on salue la mémoire de l'écrivain, du
lutteur, de l'intellectuel qu'il fut... Ces réactions trouvent
naturellement leur écho dans les pages du journal où il
travaillait, Página/12.
Pour
en savoir plus,
lire
l'article principal de Página/12.
Comme hier, il est accompagné de
plusieurs autres écrits sur le même sujet.
Et
la vignette du jour de Miguel Rep lui est dédiée, lui qui fait
parler les livres dans leur bibliothèque, des livres, ceux de
Gelman, qui veulent faire au poète disparu une minute de non silence
et se mettent donc à lire leurs propres vers...
Aujourd'hui,
c'est à notre tour de faire une minute de non silence pour Juan
Gelman
En
avant, les amis !
Dans
le grand ciel de la poésie ou plutôt sur la terre ou dans le monde
de la poésie, qui comprend des cieux astres
Dans
les dix ans qui suivirent la crise, on vit décliner le coefficient
de tendresse
J'écris
dans l'oubli, dans chaque feu de la nuit, chacun de tes traits
Assis
à côté d'une chaise défoncée, malade, à peine vivant, j'écris
des vers préalablement pleurés par la ville où je suis né
Cette
Ophélie n'est pas la prisonnière de sa propre volonté. Elle reste
son corps, splendide comme une gorgée de vin
Quand
bien même je mourrais demain, je mourrai avant-hier de nuit, avec un
petit couteau élégant, je m'en vais à Caravel 76 (1)
(Traduction
Denise Anne Clavilier)
(1)
N'étant pas spécialiste de la traduction de Juan Gelman, je ne peux
faire que des suppositions et j'imagine donc qu'il s'agit là de la
chaîne d'hôtels de luxe Caravel, présente dans toute l'Amérique
latine (allusion aux caravelles de Christophe Colomb).