L’effigie de Karomama est l’un des rares grands bronzes de la Troisième Période Intermédiaire !
Source / Lien / © Neithsabes
Plusieurs bronzes auraient été découverts exprimant ainsi des musiciennes mais également comme celle présentée aujourd'hui, des prêtresses ! Elles furent placées au sein des chapelles, composantes des temples...
Un grand sens artistique...
Et davantage encore quant à la dextérité des artisans du bronze... Notons au passage que le bronze semble apparaître au sein de Kemet, 2000 ans avant notre ère tandis que le fer, toujours rare, autour de 1600.
La Troisième Période Intermédiaire fut vraiment une grande ère pour cette" " théocratique" et cela en Haut-Égypte.
Souvenez-vous, le netjer Amon fut alors le véritable maître de Karnak. Une puissance bien réelle du Grand Prêtre d’Amon qui fut du reste probablement déléguée en partie à cette quatrième adoratrice !
Voici donc une statue d’une qualité exceptionnelle !
De toute beauté… !
Un visage quelque peu rond ce qui n'altère en rien la finesse de ses traits !
Un véritable témoignage de ce clergé d'Amon !
À la fois de la richesse…
De l’importance…
De la puissance aussi…
Épouse du netjer Amon...
hmt-ntjr...
Dame des Deux Terres...
Adoratrice...
dw3t-ntjr...
Préambule...
Un petit rappel de ce que nous avons déjà traité sur ce sujet...
Si cela vous est nécessaire !
Pour en savoir davantage sur la prêtrise, je vous convie donc à suivre les liens (en jaune) : ceux-ci correspondent à des articles édités précédemment !
Qu'avons nous donc découvert, à ce sujet, dans les articles précédents ?
→ Article N°1 : le temple proprement dit...
→ Article N°2 : la hiérarchie au sein de la prêtrise...
Prêtre de l'Égypte antique en position de prière !
Superbe reproduction...
Avec fidélité quant aux chefs-d’œuvre de la statuaire antique...
Au Louvre...
© Source / Réunion des Musées Nationaux / © Lien
Plan de l'article...
→ Karomama...
→ Elle fut transportée certainement, bien délicatement, au sein de processions…
→ Une bien jeune prêtresse !
→ Observons là !
→ Mais comme il ne devait pas avoir le don d’ubiquité…
→ Le souverain, les prêtres...
→ On les préparait pour les fêtes...
→ Le bas clergé, "ouêb", savants, astronomes, horologues...
Méritmout Mout...
Elle fut la quatrième "Divine Adoratrice d'Amon"...
mr(t)-mwt mwt...
Troisième Période Intermédiaire, 954 à 752 avant notre ère.
Louvre, N500.
© A.K
Ce fut probablement la petite fille du pharaon Osorkon I, de la 22e dynastie !
Divine adoratrice d’Amon...
Ce furent en vérité des vierges dont la vie fut entièrement dédiée au netjer Amon !
Des adoratrices qui détenaient visiblement :
- Un pouvoir politique,
- Tout autant religieux,
- Et bénéficiant de plus d’un domaine,
- Et même d'une cour, bien personnelle !
Karomama...
Karoma...
Karomama Meritmout...
Méritmout Mout...
Quelques objets semblent aujourd’hui lui être attribués :
- Comme cette statue,
- Une autre votive de Maât, provenant de Karnak,
- Une stèle,
- Des vases canopes,
- Des oushebtis qui devraient être visibles au musée de Berlin !
Cette superbe statue…
Elle permit d’ailleurs de connaître bien davantage ce haut personnage de ce clergé d’Amon…
Elle aurait été trouvée à Karnak…
Et fut en fait découverte par le fameux Jean François Champollion ! Notons au passage qu’elle représente un des trois objets qu’il ramena en France et qui sont visiblement conservés au musée du Louvre.
Les deux autres "objets" rapportés, comme vous le savez sont :
- Le zodiaque du temple de Dendérah,
- Et le relief de Pépi I.
Cette adoratrice vécue visiblement sous le règne d'un souverain qui était sur le trône d'Horus durant environ 13 années !
Manéthon l'appelait du reste Takélôtis, Takélôthis...
Takélot II était donc le sixième pharaon de la 22e dynastie !
Elle fut transportée certainement, bien délicatement, au sein de processions…
Consacrée par son trésorier Ahentefnakhte !
La statuette en elle-même nous donne quelques indications…
Ainsi, nous avons appris qu’elle aurait été placée devant une barque, portative, divine, au cours des processions des festivités liées à Amon !
Les prêtres l’auraient alors habillé :
- D’une courte perruque tressée du style Nubien.
- Orné d’un uræus…
- …
Une bien jeune prêtresse !
Elle porte tout près du corps, on le voit bien, une robe plissée !
Moulante...
Sophistiquée...
Raffinée...
Aux manches courtes...
Évasées...
On pourra lui voir néanmoins ses mollets !
De plus, il ne vous aura pas échappé que cette belle robe mettait parfaitement en évidence les formes, qui somme toute, sont bien féminine.
Observons là !
→ Un visage tout en finesse et rondeur !
Elle vous regarde avec ce léger sourire...
Des yeux en amandes...
Un petit nez, droit...
Des lèvres très fines...
Dixit certains auteurs, elle aurait une expression sévère ? Y verraient-ils l'image du sérieux de sa fonction ? Je m'interroge...
→ La présence de plumes en bas de la robe au travers de deux ailes de vautour qui enveloppait littéralement notre belle prêtresse !
→ L'ousekh.
Ce large collier d’or est bien lourd ce qui nécessitait en fait une sorte d’attache ainsi qu'un contrepoids parfaitement représentés à l’arrière de cette statue.
D'ailleurs vous pourrez remarquer un cartouche sur ce "contre balancier" :
"Karomama, aimée de Mout"
Méritmout Mout...
Aimée de Mout...
Mout est la primordiale.
Statue de bronze entièrement incrustée d'or, de cuivre et
d'argent !
Source / Lien
→ Ses bras sont coudés et disposés finalement devant sa poitrine !
→ Du fait de la position quelque peu exotique de ses bras, je subodore qu'elle devait maintenir avec ses mains un instrument de musique !
Mais lequel ?
Un sistre peut être ?
Hélas, il semble avoir disparu aujourd'hui.
→ Demeure sur sa tête, au-devant, une cavité, certainement aménagée pour une ornementation disparue aujourd'hui également !
Des plumes ?
Hautes ?
A la manière d'Amon ?
→ Que dire de son socle ?
Le plus important peut être, sa titulature...
"Aimée d'Amon-Rê,
elle est son épouse divine,
la Divine Adoratrice"
Bien rarissime...
Y était apposé également la nomenclature de l'artisan ayant "fondu la statue", le chambellan Iâhentefnakht !
Mais comme il ne devait pas avoir le don d’ubiquité…
Le clergé de l'Égypte antique fut composé d'une multitude de prêtres qui devaient assurer le culte des nombreuses divinités.
En théorie seulement :
- Seul pharaon était habilité à bâtir la demeure des netjerou !
- À leurs consacrer des offrandes…
- À leurs rendre un culte.
Scène de purification avec un prêtre-sem…
Hypogée de Sennefer.
18e dynastie, Thèbes, TT96.
Source / Lien
Pharaon déléguait ses pouvoirs et devoirs du reste !
De fait, il se faisait représenter par des prêtres : ceci explique en partie le fait qu’il désignait lui-même ce que nous appelons les Grands Prêtres de chaque clergé.
Le souverain, les prêtres...
Les seuls finalement à pouvoir vraiment fréquenter les temples ! Ce lieu fut probablement considéré à la manière d’un lieu de dépôt...
De préparation aussi...
De consécration sans aucun doute...
On y emmagasinait les objets du culte considéré...
On logeait les netjerou...
On les habillait même !
On les lavait !
…
On les préparait pour les fêtes...
Elles y furent grandement célébrées ! Le temple y était bien le centre, le noyau,…
De fait, on devait y voir des processions se développer au-là mêmes des enceintes et à contrario, sous les rayons chauds de Râ et ceci jusqu’aux limites des grands mûrs en briques crues...
À l’intérieur…
Tout y était à l'abri des actions du netjer Râ...
Ténébreux...
Sombre...
Mais, utilisaient-ils des sortes de flambeaux ?
Un système de miroir... ?
Aucune trace à ce jour d'un quelconque éclairage, me semble-t-il !
Est-ce que cela avait pour objectif d'accentuer le mystère ? Celui même parfaitement entretenu vis-à-vis des profanes… Je ne le pense pas, même si cela devait bien y contribuer !
Était-ce alors afin de préserver :
- Les objets précieux ?
- Les vêtements divins ? Et ceci vis-à-vis des insectes, des mouches, de la poussière, du sable, de Râ, de la chaleur, des voleurs,... ?
Mais le temple comme vous le savez, ne se cantonnait pas du tout aux limites des enceintes, furent-elles élevées !
Le bas clergé, "ouêb", savants, astronomes, horologues...
Parmi les membres du bas clergé, figuraient les "ouêb"...
Les purs...
Dans les grands sanctuaires, leurs missions consistaient à prendre soin :
- Des objets sacrés,
- A purifier le temple par des aspersions,
- A faire la toilette du netjer,
- Ou encore à porter sa statue,
- Ou sa barque sacrée lors des processions.
→ Dans des temples plus pauvres, qui n'avaient pas de prophètes, ils furent chargés du culte divin journalier !
→ Venaient ensuite, bien qu'un peu en marge de cette hiérarchie, les prêtres "spécialistes" !
"Les prêtres lecteurs", Kériou hebet, ceux qui portaient le rouleau. Ils connaissaient les formules requises pour les rites et organisaient donc les cérémonies et récitaient les hymnes liturgiques. Une telle science des rituels encourageait les égyptiens à leur attribuer des pouvoirs magiques !
Leurs chefs, le heri-tep, fut le grand magicien dont parlaient de nombreux contes !
→ Autres spécialités...
Les prêtres astronomes qui fixaient le moment des cérémonies et les horologues dont le rôle fut de déterminer les jours fastes et néfastes de l'année. Une si grande connaissance des signes adressés par les netjerou leur permettait également d'exercer plusieurs de leurs talents.
La médecine...
Officier lors des cérémonies funèbres dans la nécropole,
...
Vignette du "Livre pour sortir au jour" de Penmaat...
Penmaat prêtre d'Amon !
Il brûlait de l'encens...
Sa tête rasée indispensable pour la pureté sacerdotale.
A suivre prochainement...
© Franck Monnier.
Reconstitution de la façade ouest du grand temple de Ptah
19e dynastie...
Memphis / Hout-ka-Ptah.
Les forteresses égyptiennes.
Du prédynastique au Nouvel Empire...
Collection Connaissance de l'Égypte ancienne, Safran (éditions), Bruxelles, 2010, 978-2-87457-033-9,
GNU Free Documentation License
Désinences... prochainement sur le même sujet...
- Des assistants bien laïcs,
- Les "ouêbouit" du personnel féminin aux ordres de la reine,
- Les règles du clergé,
- Prêtes et bons vivants...
- ...
A fin d'en connaître davantage, je vous invite à consulter :
• Sources...
Edition ATLAS
Serge Sauneron, "Les prêtres de l'ancienne Egypte", au seuil p 65.
Florence Maruéjol, Encyclopédie "Atlas de la Mythologie", "L'Egypte, croyances & religions", Editions Atlas, 2003.
• Sitographie...
Wikipedia
•Taggé avec :
Parcours thématiques...
Les dynasties...
Métiers en Égypte antique...
Aphorisme...
Ceci pour autoriser et provoquer d'autres pensées !
Aucune prétention...
Ne prétend pas tout dire...
Hermès Trimégiste, Discours d'Initiation :
"... O Égypte,
Égypte,
il ne restera de tes religions
que de vagues récits
que la postérité ne croira plus
des mots gravés sur la pierre
et
racontant ta pitié... "
Fichier en PDF
Acclamation !
ânkh oudja seneb
nḫ(=w), wḏ(=w), snb(=w)
Forme simplifiée :
"Vie, Intégrité, Santé"
Forme développée :
Ainsi en allant de la gauche vers la droite, on y voit :
→ "Ankh", la croix ansée, la vie éternelle...
→ Les ondulations : n
→ Un placenta : kh
→ Le poussin de caille : "dj"
→ "La veilleuse entretenant la flamme dans la maison"
"Un morceau de bois frottant sur une autre morceau de bois afin d'allumer le feu"
→ Le vautour égyptien : "a"
→ Le mouchoir plié de l'homme raffiné : "s"
→ Les ondulations : "n"
→ La jambe : "b"
"Qu'il soit vivant, intact et en bonne santé !"
La traduction littérale, un peu fausse !
"vie, santé, force" (v.s.f.)
"vie, force et santé"
De nos jours, on dirait plus tôt :
"Vie, prospérité, santé"