Les khâgneux auraient du mal à s’exprimer en public. Un ami
est appelé pour les aider à s’exercer. Curieusement, cela ma rappelé une
citation de Michel Finkielkraut par Jeanne Bordeau. Les polytechniciens peineraient
à prendre la parole.
Mal français ? Les étudiants anglais que j’ai rencontrés
ont un
avis sur tout, et n’hésitent pas à en débattre. Lorsque j’étais à
Cambridge, j’ai même eu l’impression que tout l'enseignement visait à cela. Et mes élèves ? Ils sont charmants. Pleins de bonne
volonté. Mais j’ai l’impression de les brutaliser lorsque je leur demande un
avis. Ils ont certainement des convictions, mais elles ne se révèlent que
lorsqu’on les agresse (d’où l’impression que le Français ne sait que résister ?).
Ce que je dis là ne me semble pas vrai pour les étudiants étrangers. J’ai l’impression
qu’ils se laissent moins monter sur les pieds.
Si Hannah Arendt a vu juste en disant que le propre de l’homme
était la politique, c'est-à-dire la capacité à concevoir l’avenir de la société
par la discussion, doit-on en déduire que le Français n’est pas un homme ?
Ou aurait-il besoin qu’on l’encourage à raisonner ?