L’Auvergne va-t-elle fusionner avec la région Limousin ou Rhône-Alpes ?

Lors de la conférence de presse de François Hollande du mardi 14 janvier 2014, le Président de la République a ressorti des cartons le projet de réduction du nombre de région et proposer une simplification du mille-feuille administratif français. Rappelez-vous, en 2009, le rapport Balladur (sous la présidence Sarkozy) préconisait déjà la réduction du nombre de régions pour faire des économies et donner plus de poids aux régions françaises en l’Europe. Alors, le projet va-t-il finalement aboutir, notre région Auvergne va-elle fusionner avec la région Limousin ou Rhône-Alpes ?

Les propos de François Hollande

Lors de sa conférence de presse, le Président a indiqué qu’il fallait « en finir avec les enchevêtrements, les doublons et les confusions » de compétences ». Il faut « une clarification stricte des compétences entre collectivités territoriales » . En ce qui concerne « les régions (…) le nombre peut aussi évoluer. Il n’y a pas de raison que ce nombre soit le même dans quelques années ».

Les conséquences d’une fusion pour l’Auvergne ?

Solution 1 : fusion avec la région Limousin

A l’ouest de l’Auvergne se trouve la région Limousin avec la Corrèze, la Creuse et la Vienne. C’est Valéry Giscard d’Estaing qui avait lancé l’idée d’une fusion en 2002. Cependant, il est difficile d’imaginer cette fusion. En effet, les 2 régions réunies n’auraient pas une taille démographique suffisante face aux autres méga-régions. Les limousins auraient peur que les auvergnats annexent leur région. En terme d’infrastructures routières et ferroviaires, les 2 régions ne sont pas particulièrement bien connectées exceptée une autoroute jusqu’à Brive, il n’y a pas d’autoroute ou de ligne ferroviaire (digne de ce nom) pour aller à Limoges.

Solution 2 : fusion avec la région Rhône-Alpes

En 2009, le rapport Balladur préconisait la fusion de la région Auvergne avec la région Rhône-Alpes. Ce projet semble plus réalisable. L’Auvergne s’associerait avec la 2e région française au niveau économique et démographique. Mais attention, il ne faudrait pas que l’agglomération lyonnaise absorbe tous les projets de développement. Au niveau des infrastructures, les 2 régions sont bien connectées par la route mais de vrais progrès devraient être réalisés pour le train. Par contre, la région Rhône-Alpes-Auvergne ne serait-elle pas trop grande. Le département du Cantal risquerait d’être encore plus éloigné des centres de décision et risquerait de se tourner davantage vers Toulouse et la région Midi-Pyrénées. Enfin, ce projet ferait disparaitre une région historique de la France (au même titre que la Bretagne, l’Alsace ou la Corse).

Solution 3 : statut-quo

Autre hypothèse, les politiques locaux se positionneraient contre le projet et l’Etat accepterait que l’Auvergne garde son indépendance. Le principal inconvénient serait le poids économique et démographique de l’Auvergne par rapport à d’autres régions françaises ou d’autres régions européennes.

Solution 4 : fusion des 4 départements et de la région Auvergne

Une solution alternative serait de fusionner les 4 départements et la région en une seule structure pour éviter les doublons, les confusions et surtout faire des économies. Ce projet permettrait de simplifier le mille-feuille administratif et public qui comprend la commune, l’intercommunalité, le département, la région, les associations gérant les projets d’aire urbaine, des syndicats mixtes (déchets), des agences départementales ou régionales (tourisme, économie), … Cette solution pourrait être envisageable mais pour l’instant aucun projet en métropole ou en outre-mer n’ont abouti. Par exemple, les citoyens alsaciens ont refusé la fusion du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Enfin, les auvergnats ont un vrai sentiment d’appartenance à la région. On est auvergnat avant d’être habitant du Puy-de-Dôme, de l’Allier, du Cantal ou de la Haute-Loire.