L’exemple de la Colombie-Britannique
De la ferme à l’école
Un enfant qui mange mieux apprend mieux. Apportons donc des aliments frais dans les écoles. C’est ce qu’a fait Joanne Bays en Colombie-Britannique et Équiterre l’a invité à venir partager son expérience avec ceux qui souhaitent faire de même au Québec.
Normand Charest Chronique Valeurs de Société Dossiers Éducation, Jeunes
Elle travaille d’abord dans des cuisines collectives en Colombie-Britannique et participe à la création d’un réseau pour l’alimentation saine, puis à l’établissement de jardins communautaires permettant de produire des légumes frais.
Produits frais à l’école
Cela mène éventuellement au projet d’apporter des produits frais à l’école, ce qui est la raison d’être du réseau qu’elle dirige: «Farm to Cafeteria Canada» (F2CC). Apporter la ferme à l’école, au campus, mais aussi dans les hôpitaux et dans les prisons, voilà ce qu’elle souhaite (1).
Il faut d’abord transporter les aliments des petites fermes jusqu’aux écoles, ce qui demande une bonne organisation.
En même temps, une autre solution consiste à faire pousser les légumes sur place. Dans des communautés éloignées où les aliments coûtent cher (dans des réserves autochtones, par exemple), on a établi des jardins communautaires pour les familles.
Mais son réseau a aussi mis en place un programme d’agriculture dans 16 écoles (Farming School program) qui permet de produire les aliments sur place.
Plus de légumes, moins de pilules
Il existe en ce moment deux grands programmes subventionnés par le ministère de la Santé britanno-colombien. Un programme de comptoir à salade (Salad Bar program) dont bénéficient 20 000 enfants, et un programme de collations à base de fruits, légumes et produits laitiers, provenant de producteurs locaux (Fruit, Vegetable and Milk Snack program) dont bénéficient 450 000 enfants en Colombie-Britannique.
Pour en arriver là, il a fallu convaincre un gouvernement en mode réduction budgétaire que le fait de favoriser une meilleure alimentation entrainerait une réduction des dépenses de santé. Elle et son organisme ont réussi à le faire.
On a d’ailleurs prouvé qu’un enfant mieux nourri avait de meilleurs résultats à l’école, tout en étant en meilleure santé. Cela vaut aussi pour les adultes, qui seront moins malades et auront une vie plus productive.
Et au Québec?
Beaucoup de ceux qui assistent à la conférence cherchent à faire de même au Québec, et nul doute que les conseils et l’expérience de Joanne Bays les aideront dans leur recherche. Elle se déclare d’ailleurs prête à les soutenir.