F.H. 5. Industrie et finance.

Publié le 15 janvier 2014 par Jorge

C'est dommage (c'est même assez tarte!) d'entendre des journalistes qui se piquent de vouloir parler d'économie, de confondre industrie et finance.Non que toutes les vertus soient d'un côté et les vices de l'autre. Les délocalisations sont au départ le fait d'industriels mus par un insatiable appât du gain. Ils ont une part de responsabilité de bonne taille dans la désindustrialisation qui sévit dans les pays dits développés.Non que la finance ne soit pas un outil absolument nécessaire au fonctionnement de l'économie, mais cela sert de cache-nez à une finance folle, purement spéculative, jouant avec des instruments qu'elle même ne maîtrise pas... mais empochant les bénéfices que cela produit... entre deux crash.Un expert de la chose, Monsieur Nijdam, du cabinet Alphavalue (Voir l'article du Monde ici), estime actuellement que le niveau atteint par les produits dérivés « C'est un risque potentiel énorme, et la crise n'a pas changé les pratiques des banques en la matière »Et de citer, à titre d'exemple, parmi nos banques à nous, ce qu'elles détiennent de cette catégorie de titres explosifs, par rapport au PIB de la France: « BNP Paribas...24 fois le PIB français ;... , la Société Générale, 10 fois le PIB français .. Crédit agricole 8 fois »Soit, à elles trois, ces banques possèdent des titres à risque équivalents à 42 fois le PIB Français !La phrase du Président le 22 janvier 2012 au Bourget : "Monvéritable adversaire [...] c'estle monde de lafinance"est inexacte : cette finance folle (et ultra puissante) n'est pas « son » ennemie, mais l'ennemi du pays tout entier. Et la même situation existe ailleurs (en Allemagne, en Suisse et même, dans une proportion moindre, mais malgré tout explosive, aux États-Unis).Ceci posé, la « protection » qu'apporte l'état actuel de la régulation bancaire, même avec les tout récents acquis, est totalement insuffisante. Le tsunami de 2004, à côté d'un risque « valant » 42 années de produit national, aurait l'air d'une vaguelette. Largement de quoi justifier un « encadrement » et une « régulation » de cette finance hyper spéculative et de consacrer un maximum d'efforts à la réindustrialisation du pays. Et sans trop traîner.© Jorge