Poezibao apprend à l’instant, par Marc Dugardin, la disparition de Juan Gelman.
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Lire des extraits de l’œuvre de Gelman dans Poezibao :
bio-bibliographie, extrait 1,, un séminaire du PIAL avec Jacques Ancet, extrait 2, prix Cervantès, ext. 3,
La souffrance / est-elle défaite ou bataille ?/
réalité qui broies / es-tu compagne ?
tant de perfection te sauve de quoi ?/
Ne te fais-je pas mal ? Ne te juané-je ? /
te gelmané-je ? / ne te chevauchai-je
comme fou de toi ? tien poulain qui passe
se refusant à la mort répugnante ?/
celle qui pleure au pied de mes mouroirs ?/
ne suis-je pas là pour te paterner ?/
vas-tu m’excuser de tant te filier ?/
réel que tu subis comme accouchant /
ton souffroir /chante-t-il pour moi / contre moi ?/
me révèles-tu ce que je peux être ?/
m’ailes-tu /toi aile de ma fureur ?/
te dé-pouponnes-tu comme colombe
qui recherche un oeil aveugle pour voir ?
Juan Gelman, Lettre ouverte suivi de Sous la pluie étrangère, présenté et traduit de l’espagnol (Argentine) par Jacques Ancet, éditions caractères, 2011, p. 40 et 41
el sufrimiento/¿es derrota o batalla? /
realidad que aplastás/¿sos compañera? /
¿tu mucha perfección te salva de algo? /
¿acaso no te duelo/te juaneo/
te gelmaneo/te cabalgo como
loco de vos/potro tuyo que pasa
desabuenándose la desgraciada? /
¿esa que llora al pie de mis muereras? /
¿acaso no te soy para padrearte? /
¿me vas a disculpar que te hije mucho? /
realidad que sufrís como pariendo/
tu sufridero/¿canta para mí? /
¿contra mí? /¿me mostrás lo que yo sea? /
¿me estás alando/ala de mi furor? /
¿te descriaturás como paloma
que busca un ojo ciego para ver?