Ce billet a été écrit en réalité le dernier jour de l’année 2013. Depuis la fenêtre, je vois une très belle prairie et la pluie. Je suis en Normandie, au calme.
Quoique…
Il fut un temps où je ne voulais pas d’enfant. Mais ça, c’était avant.
Avant de rencontrer leur futur père. Plusieurs essais me furent nécessaires et pas les moins douloureux.
Avant aussi de savoir que c’est quand même génial pour une femme qui travaille de pouvoir vivre cela. Pendant 9 mois, quand tout se passe bien, on se sent plus forte, nous sommes deux (nous et le bébé) alors que les autres ne sont qu’un. On est comme sur un petit nuage et tout semble presque plus facile. Ensuite, quelle chance extraordinaire de pouvoir faire un break de 3 mois ou plus avant de reprendre le chemin du travail. En Suède et en Allemagne, le break peut aller jusqu’à 12 mois. Là, et c’est une opinion personnelle, c’est un peu trop long car c’est dur de reprendre le cours des événements après un si long arrêt. J’entends déjà les voix s’élever pour dire qu’il faudrait au moins 6 mois de congés maternité. Et là, oui, je suis assez d’accord mais cela nécessite des entreprises plus matures face à la maternité et nous en sommes encore loin. En Suède, les hommes prennent aussi leur congé paternité qui peut durer 6 mois et même plus. Les entreprises le gèrent sans que cela ne soit néfaste à leur productivité ou rentabilité. Mais bon, je trouve toujours cela surprenant. Oui, là encore, c’est mon éducation française qui ressort. Vous le savez, le principe du 100% égalitaire ne me plaît pas.
Cependant, je peux comprendre qu’un homme veuille bénéficier lui-aussi de ce privilège absolu qu’est le congé post-natal. Aux US, cela n’existe pas. C’est un luxe. Et comme tout luxe ou privilège, il ne faut jamais en abuser.
Avant donc, je ne voulais pas d’enfant.
Et pourtant, aujourd’hui et quelques échelons gravés plus tard, j’en ai deux. Et bien, vous savez quoi ? Chaque jour je suis reconnaissante à « Dame Nature » de m’avoir offert cette possibilité, cette chance. Et pourtant, j’ai parfois bien envie de les oublier ces petits monstres tant ils peuvent nous rendre dingues avec leurs bêtises, leurs exigences, leur fatigante soif de connaissance, leur vie sociale plus riche que la nôtre. Mais le bonheur d’un bisou, d’un sourire ou d’un câlin reçu, comme ça, sans l’avoir demandé, juste parce qu’ils nous aiment et veulent nous le montrer, cela n’a pas de prix.
Alors, oui, j’aime être maman et je sais aussi combien il est dur d’en être une bonne. Bonne maman. Belle maman.
Allez, à toutes celles qui aiment être mères et même aux autres d’ailleurs, je vous souhaite une bien belle fin semaine ! Pour ma part, elle se finira en Italie.
Photos : Coline se raconte // Antwerp – Antwerpen – Anvers – Belgium