Effectivement, ce roman nous parle d’un coup de foudre. Sujet traité des milliers voir des millions de fois mais jamais comme Katarina Mazetti. Son style simple et touchant nous emmène dans les balbutiements d’une histoire d’amour où le choc des cultures est au cœur de cette relation entre Désirée, jeune bibliothécaire et Benny, fermier du même âge. Pourquoi ce titre ? Parce qu’ils se rencontrent tous deux dans un cimetière, chacun venus fleurir la tombe de leur proche. Le coup de cœur est évident, la passion s’en suit et les allers retours entre la ville et la ferme vont très vite devenir hebdomadaires.
Pleine d’humour, Katarina Mazetti nous décrit une histoire d’amour emplie de remises en question pour l’un et l’autre car entre une vie à la bibliothèque où les livres sont un centre d’intérêt et l’entretien d’une ferme où les absences sont interdites, des choix s’imposent.
Deux caractères très différents, deux visions de la vie opposées mais un amour fou alors comment faire ? Entre coups de foudre et coups de gueule, nos deux amoureux vont vivre chacun une expérience qui va les changer à jamais.
L’originalité de ce roman réside également dans la construction du livre à savoir que nous changeons de narrateur à chaque chapitre : Désirée livre son point de vue et ses ressentis sur la relation puis Benny relaye son vécu sur les mêmes évènements. Ainsi se confirme le fait que les hommes et les femmes ne vivent pas un évènement de la même façon et n’en retiennent pas les mêmes choses. Désirée se souvient du moindre détail alors que Benny en retient plus l’ambiance générale et sa vision globale de la relation.
Ce roman est un coup de cœur assuré aussi bien pour les amateurs d’histoire d’amour que pour ceux dont la sensibilité ne demande qu’à être réveillée.
Il existe une suite à ce roman « le caveau de famille » dont je vous parlerai prochainement.
Bonne lecture !
Mon passage préféré :
« Désirée a dit un jour qu’elle avait l’impression de reposer dans une crypte en regardant les murs noirs. C’est ce qui m’a décidé à entreprendre de petits changements de décor. J’ai sans doute développé une sorte d’instinct de nidification quand elle est entrée dans ma vie (…). D’abord j’ai retapissé ma chambre, un assez joli papier peint fleuri. Puis j’ai fait venir des rideaux prêts à poser de Haléns VPC, blancs avec un tas de volants, et des rubans brillants pour les retenir sur les côtés. Pour finir, j’ai mis quelques broderies avec des fleurs sur les murs, à la place des tracteurs. »
« J’ai tout d’abord dû combattre une folle envie de pouffer de rire en découvrant les rideaux genre robe de bal sortie tout droit d’Autant en emporte le vent, et en voyant que les broderies au point de croix avaient envahi le dernier bastion de la maison, sa propre vieille crypte. Mais il était tellement débordant de fierté que ça m’a refroidie, et je n’ai pas su quoi dire. »